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Rex Tillerson entame sa première tournée en Afrique, axée sur l'antiterrorisme

Rex Tillerson est attendu mardi en Éthiopie, pour sa première tournée africaine en tant que secrétaire d'État de Donald Trump. Le chef de la diplomatie américaine se rendra ensuite à Djibouti, au Kenya, au Tchad et enfin au Nigeria.

C’est sa première tournée sur le continent. Mardi 6 mars, Rex Tillerson s'envole pour sa première visite en Afrique en tant que chef de la diplomatie américaine. Il est attendu, mercredi au 13 mars, en Éthiopie, où il rencontrera aussi les dirigeants de la Commission de l'Union africaine (UA), mais aussi ensuite à Djibouti, où se trouve la seule base militaire américaine de la région, au Kenya, au Tchad et enfin au Nigeria.

Jusqu'ici, l'administration de Donald Trump n'a pas manifesté un grand intérêt pour l'Afrique. Son prédécesseur démocrate Barack Obama, de père kenyan, s'était rendu au Ghana à peine six mois après sa prise de fonctions avec un message fort invitant les Africains à prendre leur destin en main. Si son héritage reste avant tout symbolique, le rapport qui semble s'instaurer avec Donald Trump est tout autre.

Rex Tillerson entame sa première tournée en Afrique, axée sur l'antiterrorisme

Mi-janvier, Donald Trump avait été accusé d’avoir qualifié Haïti et des pays africains de "pays de merde" lors d'une réunion à huis clos, selon plusieurs médias et un sénateur qui y a participé. Le tollé n'avait pas tardé, d'autant que le président américain s'était ensuite défendu dans une formule alambiquée, reconnaissant uniquement avoir utilisé un langage "dur" mais pas ces mots précis. "Je ne suis pas raciste", avait-il finalement dû se justifier pour calmer le torrent d'indignation à travers le monde.

"L'Afrique est l'avenir"

Il aura fallu plus d'un an à son secrétaire d'État pour aller fouler le sol subsaharien. Et lors d'une rencontre en novembre à Washington avec les ministres de l'UA - comme dans un discours mardi matin sur la stratégie des États-Unis pour l'Afrique -, Rex Tillerson s'en est tenu à des objectifs très généraux : lutte antiterroriste, bonne gouvernance, développement.

"L'Afrique est l'avenir", a-t-il lancé, rappelant sa bonne connaissance du continent de par son ancienne casquette de patron du géant pétrolier ExxonMobil. Évoquant la croissance démographique du continent, son potentiel économique mais aussi la pauvreté et le chômage de masse, il a prévenu que "sans emplois et sans espoir dans l'avenir, cette jeunesse de plus en plus nombreuse représentera une nouvelle génération en proie aux terroristes, mettant à mal à la stabilité et les gouvernements démocratiques". Il a donc dit vouloir "approfondir" les "partenariats avec l'Afrique, afin de rendre les pays africains plus résistants et plus autosuffisants".

Comment ? Hormis l'annonce d'une aide humanitaire américaine supplémentaire de plus de 530 millions de dollars contre la famine et l'insécurité alimentaire dans la Corne de l'Afrique et dans le bassin du lac Tchad, Rex Tillerson a surtout mis en cause la concurrence de la Chine.

"Les États-Unis veulent favoriser une croissance durable qui renforce les institutions, l'État de droit, et permette aux pays africains d'être autosuffisants", a plaidé le chef de la diplomatie américaine. "C'est l'opposé de l'approche chinoise, qui encourage la dépendance via des contrats opaques, des prêts prédateurs" qui "engluent les pays dans la dette".

Le voyage "sera un début, un dialogue, il faudra vraiment travailler avec nos partenaires africains pour qu'il porte ses fruits", a expliqué à la presse un haut responsable du département d'État.

Avec AFP