Les correspondants de France 24 présents au Yémen se sont rendus sur la ligne de front entre les rebelles houthis et les forces gouvernementales, à Taïz. Ils décrivent des "paysages lunaires" où "tout est détruit".
Plus de trois ans après le début de la guerre au Yémen entre les rebelles houthis et la coalition sunnite menée par l’Arabie saoudite, le "conflit oublié" s’est enlisé avec l’apparition de nouveaux groupes séparatistes sudistes. Les correspondants de France 24 Cyril Payen et Amar Al Hameedawi se sont rendus à Aden, ville portuaire du sud assiégée, selon eux, par les séparatistes. De là, ils ont emprunté la route côtière pour rejoindre la ligne de front entre les forces gouvernementales soutenues par la coalition et les houthis, à Taez. Cyril Payen décrit 400 kilomètres de route où "le taux de destruction est incroyable, les villages que l’on croise sont vidés, totalement détruits, souvent par les raids aériens menés par la coalition. La population a fui", affirme-t-il.
Dans cette guerre à huis clos, les civils paient le prix fort. "60 % des 10 000 victimes du conflit sont des civils", détaille Cyril Payen. Au conflit qui oppose les forces gouvernementales aux houthis au nord et aux séparatistes au sud, s’ajoute la menace des jihadistes de l’organisation État islamique, "qui multiplient les attentats", et Al-Qaïda dans la péninsule arabique.
"On ne voit pas le bout du tunnel, et le sentiment d'abandon est général dans l'esprit des Yéménites que nous avons pu rencontrer", ajoute notre envoyé spécial.