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Italie : Matteo Renzi quitte la direction du Parti démocrate après sa défaite aux élections

L'ancien chef du gouvernement italien Matteo Renzi a annoncé lundi soir qu'il quittait la direction du Parti démocrate (centre-gauche) au lendemain de la défaite de son parti aux élections législatives italiennes.

C'est un nouveau revers pour Matteo Renzi. "Une défaite claire et évidente", selon ses propres mots. Le chef de file du Parti démocrate (PD) n'a récolté que 18,7 % des voix aux législatives du dimanche 4 mars. "Il est évident dans ces conditions que j'abandonne la direction du parti", a déclaré l'ancien Premier ministre, en précisant qu'il ne se représenterait pas lors du prochain congrès du parti.

Avec la percée historique des mouvements populistes et d'extrême droite, désormais majoritaires en voix et en sièges, "l'Italie est confrontée à une situation qui veut que ceux qui ont gagné clairement les élections n'ont pas les voix pour gouverner", a-t-il relevé.

En quelques années, Matteo Renzi, 43 ans, a réussi à se mettre tout le monde à dos après avoir été l'enfant chéri de la politique italienne. Celui qui se contentera désormais de son nouveau rôle de sénateur de Florence dit refuser que le PD ne devienne "la béquille d'un gouvernement antisystème".

Aux élections européennes de 2014, le PD avait remporté 40 % des voix sous l'impulsion de son bouillonnant leader. Mais dimanche, il est tombé à moins de 19 %, un échec cuisant pour Matteo Renzi même si ce score resterait enviable pour nombre de ses partenaires de centre-gauche en Europe.

"Non à toute forme d'extrémisme"

Relevant plusieurs différences majeures avec les deux grands gagnants du scrutin, la Ligue de Matteo Salvini (extrême droite) et le Mouvement 5 étoiles (M5S, populiste) de Luigi Di Maio, en particulier sur l'Union européenne et la manière de faire de la politique, Matteo Renzi a promis lundi que le PD dirait "oui à tout ce qui pourra servir l'Italie".

"Mais nous avons trois non clairs : non aux magouilles, non aux cabinets restreints, non à toute forme d'extrémisme", a-t-il insisté.

"Matteo est devenu en quelques mois le leader politique le moins aimé d'Italie", écrivait fin janvier l'hebdomadaire L'Espresso, pourtant proche du Parti démocrate (PD, centre gauche). Il y a certes la personnalité jugée souvent arrogante et un brin autoritaire de ce Toscan.

Il y a aussi ces promesses trahies, comme celle avancée en 2012 de faire de l'Italie "le pays où on trouve du travail parce qu'on connaît quelque chose et non parce qu'on connaît quelqu'un", avance L'Espresso. Or, il s'est surtout lui-même entouré de fidèles, souvent toscans comme lui, un "cercle magique" aujourd'hui source d'une partie de ses déboires.

Matteo Renzi a toujours nié tout favoritisme, affirmant avoir toujours choisi "les meilleurs" et assurant faire preuve "d'esprit d'équipe" quand d'autres l'accusent d'agir trop souvent seul, sans tenir compte des différentes sensibilités au sein de son propre parti. Il n'a ainsi pas pu empêcher des "frondeurs" du PD de claquer la porte l'an dernier pour créer un nouveau mouvement à gauche, "Liberi e uguali" (Libres et égaux).

Sa longue descente aux enfers avait commencé en décembre 2016, quand son rêve d'une Italie "plus efficace et plus simple" s'est brisé sur le rejet sans appel de sa réforme constitutionnelle lors d'un référendum, qui le pousse à démissionner de son poste de Premier ministre.

Avec AFP