Le président nigérien, Mamadou Tandja, a d'ores et déjà remercié les électeurs pour leur "confiance renouvelée". Sans que les résultats du référendum, qui devrait lui permettre de briguer un nouveau mandat, n'aient été officialisés.
AFP - Le président nigérien Mamadou Tandja a commencé jeudi à remercier les électeurs pour leur "confiance renouvelée", sans attendre les résultats officiels du référendum controversé devant lui permettre de briguer un nouveau mandat.
"Pour votre confiance renouvelée, à tous, MERCI", affirmait sur des affiches géantes placardées dans Niamey un message signé "Son excellence Mamadou Tandja, président de la République du Niger", a constaté l'AFP.
Les résultats deux tiers des votes ont été annoncé par la commission électorale (Céni), offrant sans surprise une large victoire du "oui" au référendum dénoncé comme un "coup d'Etat" par l'opposition et critiqué par une grande partie de la communauté internationale.
Selon les résultats provisoires annoncés par la Céni, le taux de participation à Niamey a oscillé entre 31 et 55%, selon les circonscriptions. Comme dans le reste du pays, le "oui" l'a emporté avec une majorité écrasante, avec un taux allant de 87,57% à 97,92% dans les cinq communes de la capitale.
Le président de la Céni Moumouni Hamidou a annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi que près des deux tiers des résultats avaient désormais été proclamés.
"Nous avons déjà proclamé les résultats de 165 communes sur 265. Demain (jeudi) on a toutes les chances de clôturer cette proclamation des résultats globaux provisoires", a-t-il annoncé.
M. Hamidou avait indiqué mercredi que le taux de participation se situait entre "40% et 90%". La mobilisation, généralement faible en ville, semble avoir été compensée par un vote massif dans les zones rurales, où vivent environ 80% des Nigériens.
L'opposition, qui a dénoncé un "coup d'Etat" du président, avait appelé à boycotter le scrutin.
Le référendum portait sur l'adoption d'une nouvelle Constitution devant permettre à M. Tandja -- qui devait se retirer en décembre au terme d'un second quinquennat consécutif -- de rester en fonction encore trois ans. Il pourra ensuite se représenter autant de fois qu'il le veut, selon le nouveau texte.
La communauté internationale a fait part de ses inquiétudes et tenté, en vain, de dissuader M. Tandja d'organiser ce référendum. La France, ancienne puissance coloniale du Niger, a dénoncé les "atteintes répétées à la démocratie" et Bruxelles a menacé d'interrompre les aides financières.
De nombreux observateurs estiment que M. Tandja, 71 ans, a "raté sa sortie", après dix ans de stabilité à la tête de ce pays sahélien de près de 15 millions d'habitants, troisième producteur mondial d'uranium, et un redressement économique dont il peut se flatter.
Après avoir dissous le parlement en mai puis en juin la Cour constitutionnelle qui jugeait ce référendum illégal, il gouverne seul par décrets et ordonnances grâce aux "pouvoirs exceptionnels" qu'il s'est arrogés.
Les résultats finaux du référendum de mardi devront être validés par la Cour constitutionnelle.