Le patron de la CGT, Philippe Martinez, a dit mardi tout le mal qu'il pense de la réforme de la SNCF envisagée par le gouvernement. Son syndicat menace d'une grève d'un mois, tandis qu'Édouard Philippe assure ne pas vouloir "aller au conflit".
La CGT est vent debout contre la réforme de la SNCF annoncée lundi 26 février par le gouvernement. Le secrétaire général du syndicat, Philippe Martinez, a dénoncé mardi matin à l’antenne de RMC une "campagne mensongère" et une "attaque gravissime" contre l’entreprise ferroviaire publique et a promis une "réponse appropriée" de la part des syndicats.
"Le PDG de Renault est un privilégié, oui, les 140 PDG reçus à Versailles par Macron, sont des privilégiés. Mais enfin, des salariés qui touchent moins de 2 000 euros par mois, qui travaillent souvent la nuit, le week-end, est-ce que c'est ça être privilégié ?", a-t-il interrogé, critiquant "une vieille méthode de M. Macron de considérer que celui qui a un peu est un privilégié par rapport à celui qui n'a rien du tout".
La veille, lors d’une conférence de presse à Matignon puis sur le plateau du journal télévisé de France 2 à 20 h, le Premier ministre Édouard Philippe avait dessiné les premiers contours d’une réforme qui devrait avoir lieu par ordonnances d’ici la fin de l’été. Le gouvernement souhaite notamment mettre fin aux embauches sous régime de cheminot et transformer le statut de l’entreprise, sans pour autant la privatiser, a assuré Édouard Philippe.
La CGT "prête à un mois de grève"
Le secrétaire général de la CGT a aussi dénoncé la "manœuvre politique énorme" menée par le Premier ministre, qui a assuré que l’État ne touchera pas aux petites lignes régionales, comme le préconisait pourtant le rapport Spinetta. "C'est tellement gros. Vous croyez qu'une entreprise privée, quand elle arrivera, elle va maintenir ce qu'on appelle les petites lignes ? C'est ne pas connaître la réalité, donc c'est se moquer du monde", a tancé Philippe Martinez.
Face au plan gouvernemental, la CGT-cheminots s'est déclarée "prête à un mois de grève" pour "faire plier le gouvernement" et la CFDT-cheminots a proposé une "grève reconductible à partir du 14 mars".
Le chef du gouvernement a quant à lui assuré qu'il ne voulait "pas aller au conflit". "Je ne veux pas passer en force, je veux avancer, faire en sorte que nous trouvions une solution durable à l'avenir du système ferroviaire qui va mal. […] Année après année, la qualité de service décroît. On a un système ferroviaire dans lequel chaque année, on met de plus en plus d'argent [...] avec des résultats de moins en moins bons".
À ce sujet, le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a confirmé mardi que l'État pourrait reprendre à son compte la dette de la SNCF, actuellement proche de 47 milliards d'euros, sans toutefois préciser dans quelle proportion.
Avec AFP