
Devant le Conseil de sécurité de l'ONU, mardi, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a réclamé une conférence internationale à la mi-2018, afin de créer "un mécanisme multilatéral" pour relancer les négociations de paix.
Devant le Conseil de sécurité des Nations unies, mardi 20 février, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a rejeté une médiation unique des États-Unis dans le processus de paix au Proche-Orient. Il a appelé à la création d'"un mécanisme multilatéral" pour négocier la paix au Proche-Orient, via la tenue d'une conférence internationale à la mi-2018.
"Aidez-nous !", a lancé le président de l'Autorité palestinienne, vivement applaudi à l'issue de son allocution. Mahmoud Abbas a ensuite quitté la salle, n'assistant pas à la réponse de l'ambassadeur d'Israël auprès de l'ONU.
Lors de sa longue et rare intervention empreinte de solennité et de fermeté devant la plus haute instance de l'ONU, Mahmoud Abbas a également demandé aux pays n'ayant pas reconnu l'État de Palestine de le faire.
Sur les 193 nations membres des Nations unies, 138 États ont reconnu l'État de Palestine, a-t-il rappelé. "Nous reviendrons au Conseil de sécurité et demanderons à avoir cette protection" d'une reconnaissance pleine et entière d'un État, a-t-il dit. "Reconnaître l'État de Palestine ne va pas contre des négociations" mais les favorise, a-t-il insisté.
Veto américain
En restant mesuré dans l'expression à l'égard de Washington, Mahmoud Abbas a aussi dénoncé les décisions unilatérales comme, fin 2017, la reconnaissance par les États-Unis de Jérusalem comme capitale d'Israël.
"Nous voulons que Jérusalem soit ouverte aux trois religions monothéistes", a souligné Mahmoud Abbas, en réclamant que Jérusalem soit aussi la capitale du futur État palestinien.
La Palestine est depuis 2012 "État observateur non membre" de l'ONU, ce qui lui a permis d'intégrer des agences onusiennes et de rejoindre la Cour pénale internationale (CPI). Mais elle n'est toujours pas un membre à part entière des Nations unies.
Un statut de membre passe par une recommandation du Conseil de sécurité à l'Assemblée générale de l'ONU, sans veto des États-Unis, premier soutien d'Israël.
M. Abbas rejette une médiation unique de l'administration américaine depuis la reconnaissance par le président Donald Trump fin 2017 de Jérusalem comme capitale d'Israël.
L'ambassadeur israélien à l'ONU, Danny Danon, a rejeté en bloc le discours du président de l'Autorité palestinienne, dénonçant le fait qu'il quitte la salle avant sa propre allocution. "Vous ne faites pas partie de la solution mais du problème", a lancé le diplomate israélien. "Lorsque nous tendons la main, Mahmoud Abbas tend le poing", a-t-il ajouté.
Le président palestinien avait déjà exhorté les Européens à reconnaître la Palestine, le 22 janvier à Bruxelles, avant de faire de même avec le président russe Vladimir Poutine à Moscou le 12 février.