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Des chercheurs américains ont implanté des cellules humaines dans un embryon de mouton

Pour pallier le manque d’organes disponibles à la greffe, des scientifiques cherchent à produire des organes humains à l’intérieur d’animaux, comme le mouton.

La création d’organes humains via des embryons animaux est un projet qui se concrétise de plus en plus : après la Chine et ses organes de porcs possiblement transplantables à l’humain, c’est au tour des États-Unis de se distinguer dans le domaine de la greffe, après avoir développé des embryons de moutons dans lesquels des cellules humaines ont été intégrées.

Lors du rassemblement de l’Association américaine pour l'avancement des sciences qui s'est tenu du 15 au 19 février à Austin, le docteur Pablo Ross de l’Université de Californie et son équipe ont annoncé avoir créé des embryons de moutons dont la teneur en cellules humaines s’élevait à une pour 10 000. Le développement de ces embryons a été stoppé au bout de 28 jours, durée maximale autorisée par les réglementations en vigueur dans le domaine. Cette manipulation génétique a pour but de produire des organes transplantables aux humains en attente d'une greffe.

En 2016, plus de 22 600 patients français étaient en attente d'une greffe et seulement 6000 personnes avaient pu être sauvées cette même année grâce à une transplantation d'organe, selon les chiffres de l'Agence de la biomédecine

C’est la deuxième fois qu’une chimère animal-humain est créée en laboratoire : en 2017, des scientifiques du Salk Institute for Biological Studies en Californie avaient développé un embryon hybride cochon/humain, pendant 28 jours également, dans lequel se trouvaient des cellules humaines (une pour 10 000).

Cette nouvelle avancée scientifique pose évidemment une question éthique : pour que le développement de ces chimères soit validé, il faut que les scientifiques s’assurent que les cellules humaines ne soient pas majoritaires dans certains organes comme le cerveau ou les organes reproducteurs, afin que la frontière entre animal et humain ne soit pas brouillée, soulignait en 2017 le professeur John de Vos au micro de France Info. Créer des organes viables pour l’humain, mais pas un nouvel humain, en somme.

Le deuxième point problématique est la possible transmission de virus via l’ADN de l’embryon animal "hôte", ou encore la présence de cellules animales dans l’organe "humain" : ces deux anomalies pourraient entraîner un rejet rapide de la greffe par le système immunitaire de l’humain receveur de la greffe, comme l'explique The Guardian.

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