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Le gouverneur du Kentucky accuse encore les jeux vidéo après la fusillade en Floride

Matt Bevin estime que certains jeux vidéo "célèbrent le massacre de gens".

Quelques heures après la fusillade qui a coûté la vie à 17 personnes dans un lycée de Floride, aux États-Unis, un gouverneur américain a mis en cause le rôle des jeux vidéo.

Interrogé sur la radio locale WHAS (à partir de 24'45"), Matt Bevin, le gouverneur républicain de l'État du Kentucky, a d'abord tenu à indiquer que tout le monde (Église, parents, enseignants) avait renoncé à ses responsabilités, avant de défendre le fait que les armes à feu ne sont pas responsables et qu'un contrôle ne servirait à rien. Tout ça avant de se lancer dans une attaque contre la "culture de la mort qui est célébrée" dans les jeux vidéo, le cinéma et la musique.

Video games, not guns, to blame for school shooting, says Kentucky gov. https://t.co/FrDLmwKzzN by @KyleOrl

— Ars Technica (@arstechnica) 15 février 2018

"Il y a des jeux vidéo qui, oui, sont déconseillés aux mineurs, mais les enfants y jouent quand même. Tout le monde le sait, et on ne fait rien pour les en empêcher. Ils célèbrent le massacre de gens. Ce sont des jeux qui reproduisent ce que ces étudiants font dans ces écoles et offrent aux gens la possibilité de faire la même chose pour marquer des points, et gagner des points supplémentaires si l'on finit une personne à terre qui supplie pour sa vie. (...) C'est pareil pour la pornographie. Ils ont désensibilisé les gens à la valeur de la vie humaine, à la dignité des femmes, à la dignité de la décence humaine."

Il n'a pas appelé à interdire les jeux vidéo, mais a lancé un appel aux producteurs, qui, selon lui, doivent prendre leurs responsabilités.

"Pourquoi a-t-on besoin d'un jeu vidéo qui encourage à tuer des gens?"

"Je crois qu'il faut que l'on ait une discussion sur ce que ces choses nous apportent. Pourquoi a-t-on besoin d'un jeu vidéo, par exemple, qui encourage à tuer des gens ? Que ce soit des paroles de chansons, des séries, des films, je demande aux producteurs de se poser la question de leur valeur rédemptive, autre que l'effet traumatisant, autre que les quelques dollars que l'on peut y gagner. Mais à quel prix ?"

Ars Technica précise que ce n'est pas la première fois que Matt Bevin s'en prend aux jeux vidéo après un tel drame. En janvier dernier, il avait déjà inclus les jeux vidéo dans une liste de produits de divertissement qui "désensibilisent les jeunes personnes jusqu'à une réalité tragique, et à la permanence de la mort".

Une spécificité américaine

Le site américain rappelle que les jeux vidéo ont depuis longtemps été accusés après de tels drames. Cela remonte au moins à 1999 et au massacre du lycée de Columbine, dans le Colorado. Cette idée que l'un mène à l'autre est d'ailleurs régulièrement remise sur la table par des personnes aussi diverses que des représentants de la NRA ou Barack Obama. Pourtant, assure Ars Technica, "les comparaisons internationales entre l'argent dépensé par personne pour des jeux violents et les meurtres par armes à feu montrent une corrélation négative entre les deux. Et des études n'ont trouvé aucun lien entre violence à l'écran et comportement agressif dans la vraie vie, même si d'autres ont montré que des joueurs peuvent être désensibilisés de la violence, au moins à court terme".

Reste que, comme le conclut le site, en se basant sur des statistiques internationales, on remarque que c'est la prévalence des armes aux États-Unis qui est le plus corrélé à ce genre de fusillade de masse.

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