
Le chef de l'État français a demandé vendredi à son homologue russe de "tout faire pour que le régime syrien mette un terme à la dégradation insoutenable de la situation humanitaire dans la Ghouta orientale et à Idleb".
La France a donné de la voix, vendredi 9 février, alors que les bombardements aériens sur la Ghouta orientale, région sous contrôle rebelle à la périphérie de Damas, en Syrie, ont fait 235 morts parmi la population civile au cours des quatre derniers jours, soit la pire semaine en terme de pertes civiles dans cette zone depuis 2015, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
"La Ghouta orientale est abandonnée par la communauté internationale", a dénoncé, vendredi soir sur France 24, Joëlle Bassoul, de l'ONG Care.

Alors que le Conseil de sécurité de l’ONU s'est réuni jeudi sans parvenir à un résultat concret sur la question d'une trêve humanitaire en Syrie, Emmanuel Macron s'est ainsi entretenu par téléphone, vendredi, avec Vladimir Poutine. Selon l'Élysée, le président français a demandé à son homologue russe de "tout faire" pour que le régime syrien mette fin à "la dégradation insoutenable de la situation humanitaire dans la Ghouta orientale et à Idleb". Emmanuel Macron a en outre exprimé "sa préoccupation sur les indications faisant état de l’emploi possible de chlore à plusieurs reprises contre des populations civiles en Syrie au cours de ces dernières semaines", précise l'Élysée dans un communiqué.
"Chacun avance ses pions, en Syrie"
Plus tôt dans la journée, la ministre française de la Défense, Florence Parly, avait appelé à l'arrêt des bombardements par les forces du régime de Bachar al-Assad de la poche d'Idleb, dans le nord-ouest du pays, et du secteur de la Ghouta, près de Damas. "Ces bombardements, nous appelons évidemment à leur arrêt. Cela a été demandé à plusieurs reprises, et nous appelons également à ce que des couloirs humanitaires puissent être ouverts parce que ce sont des populations civiles qui sont visées", a-t-elle déclaré sur France Inter.

"La France a un objectif et un seul, qui est de lutter contre Daech et de finir, terminer ce combat contre Daech", a ajouté la ministre. "Donc, tout ce qui vient perturber, divertir les uns et les autres de cet objectif est à bannir, est à proscrire."
"L a ministre des Armées dit qu'il faut se concentrer sur la guerre contre les jihadistes et contre l’EI, mais on voit aujourd’hui que, sur le terrain, tous les acteurs du conflit syrien sont passés à l’étape d’après", relève Wassim Nasr, journaliste à France 24 et spécialiste des questions jihadistes. Une étape d’après, où " la communauté internationale a les mains liées" et " où les civils sont peu considérés", estime le journaliste.
Et Wassim Nasr d’évoquer "une situation complexe", "une guerre de milices même si les décisions sont prises dans les grandes capitales (Ankara, Washington et Moscou)". Pour lui, "chacun avance ses pions, en Syrie".
Avec AFP et Reuters