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"Salah Abdeslam, terroriste mutique"

Au menu de cette revue de presse française du lundi 5 février : la première visite d’Emmanuel Macron demain en Corse, la comparution du mutique Salah Abdeslam devant la justice belge, l’impasse de Calais, et le Zouave du pont de l’Alma, à Paris, affublé d'un gilet de sauvetage.

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À la une de la presse française, ce matin, la première visite d’Emmanuel Macron, demain et mercredi, en Corse. Elle a pour but de commémorer le vingtième anniversaire de l’assassinat du préfet Claude Érignac.

«En venant saluer la mémoire de ce haut représentant de l’État, assassiné au nom de la cause indépendantiste, le président de la République (doit rappeler) implicitement que la Corse reste un territoire de France, nation une et indivisible», estime Le Figaro. Le journal évoque «une plaie toujours ouverte», «difficile à refermer», et rappelle que quelques jours après cet assassinat, des dizaines de milliers de personnes étaient descendues dans la rue, en Corse, pour dénoncer cet acte. «Ce drame a bouleversé les consciences, aujourd’hui encore, rien de ce qui est entrepris sur un plan politique ne saurait être étranger à ce drame dont les conséquences nourrissent encore l’évolution de notre île», témoigne le président de l’exécutif territorial de l’époque, Jean Baggioni. Un drame que n’ont pas connu les jeunes gens interrogés par Le Parisien. Ils sont nés l’année de l’assassinat du préfet Érignac, en 1998. Beaucoup d'entre eux disent avoir voté en décembre pour Pè a Corsica («Pour la Corse»), la liste nationaliste et autonomiste qui dirige désormais la région. Parmi eux, Mattea, 20 ans tout juste, déclare avoir été sensible à l’ambition affichée de défendre la Corse sur le plan environnemental «quand d’autres candidats la vendent, cédant aux sirènes du tourisme». Si elle juge, en revanche, qu’il est «un peu tôt» pour l’indépendance, elle partage la revendication des nationalistes sur le rapprochement des détenus corses «pour des raisons humanitaires».

Les nationalistes ont organisé, samedi, une manifestation pour demander la «démocratie et le respect pour le peuple corse». D’après Le Figaro, cette mobilisation, qui aurait rassemblé 5 000 à 20 000 personnes, aurait surtout eu pour but de «mettre la pression» sur Emmanuel Macron, à trois jours d’une visite dont ils espèrent qu’elle permettra des avancées notamment sur le rapprochement des prisonniers corses, mais aussi sur une plus grand autonomie. Cette éventualité nécessiterait une révision de la Constitution et la reconnaissance de la co-officialité de la langue corse. Autant de sujets sur lesquels Emmanuel Macron devra «clarifier sa position», avance Le Figaro, qui met en garde le président contre des exigences susceptibles «d’ouvrir la porte, à plus ou moins long terme, à un scénario à la catalane». L’intellectuel libéral Jean-Claude Casanova, qui est né à Ajaccio, appelle quant à lui le président à inscrire la spécificité corse dans la Constitution, tout en mettant en garde contre «le maximalisme de certaines revendications des nationalistes». «Les Corses, dit-il dans Libération, n’ont aucun doute sur leur existence (…) et nous ne sommes pas non plus des enfants maltraités dont il faudrait reconnaître le malheur».

Il est aussi beaucoup question, ce matin, de la comparution, à partir d’aujourd’hui, de Salah Abdeslam devant la justice belge. Jugé pour des tirs lors de sa cavale, le seul survivant des commandos du 13-Novembre va se retrouver pour la première fois dans un box, après son transfert depuis la France sous très haute sécurité. «Mutique jusqu’ici, s’expliquera-t-il enfin?», s’interroge Libération, qui consacre sa une à ce terroriste dont la parole est très attendue. Une attente «légitime» mais «qui risque d’être déçue», prévient Libé, qui rappelle que le droit d’Abdeslam à se taire est «un droit élémentaire, fondamental», «ou alors, relève le journal, il faudrait que notre État de droit s’interroge sur les conditions d’isolement infligées à ce prisonnier hors norme», «un régime carcéral inédit (qui) peut se justifier sur le plan de la sécurité», mais qui ne préparerait pas à «l’épreuve de la confession».

La Croix revient sur les violentes rixes qui ont opposé, en fin de semaine dernière, des migrants à Calais. Plus d’un an après le démantèlement de la «jungle», beaucoup de ces migrants continuent à affluer à Calais et à tenter la traversée vers l’Angleterre grâce à des réseaux de passeurs. Ces derniers sont sans doute à l’origine des rixes de ces derniers jours, rappelle le journal catholique, qui évoque «l’impératif d’une lutte sans merci» contre ces réseaux. «Il faut traquer les flux financiers en jeux comme on traque l’argent de la drogue ou de la corruption», demande le journal, qui propose aussi de «conditionner le versement des aides aux pays d’Afrique de l’Ouest à leur propre lutte contre les réseaux de passeurs». Un combat qui ne serait pas encore «suffisamment mené», selon La Croix.

Une image insolite, pour terminer. La crue de la Seine offre depuis une semaine une multitude d’images spectaculaires, offrant chaque jour un point de vue sur la montée des eaux. Hier, c'est le mondialement célèbre Zouave du Pont de l’Alma qui a été affublé d'un gilet de sauvetage. Une intervention destinée non pas à éviter à la statue de se noyer, mais à sensibiliser à l’impact du règlement climatique, d’après The Huffington Post, qui rapporte que l’opération s’est déroulée sous le parrainage du photographe Yann Arthus-Bertrand et de sa fondation Goodplanet.

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