
L'Irlande se prononcera fin mai, dans le cadre d'un référendum, sur un assouplissement de la législation entourant l'avortement. Sujet particulièrement clivant dans ce pays très catholique, l'IVG y est interdit à de rares exceptions.
Les Irlandais seront appelés à un référendum fin mai pour décider s'ils veulent libéraliser l'avortement ou conserver la législation actuelle, a annoncé lundi 29 janvier le Premier ministre Leo Varadkar.
Le chef du gouvernement irlandais s'est dit "confiant dans la réalisation de ce calendrier", lors d'une conférence de presse, soulignant qu'il s'agit d'un sujet "très personnel" et souhaitant un débat respectueux sur la question. Le scrutin aura lieu un peu plus de deux mois avant une visite du pape François sur l'île, en août.
Il y a trois ans, le pays de réputation conservatrice avait déjà marqué les esprits en votant très largement en faveur d'une légalisation du mariage homosexuel, démontrant une libéralisation de la société.
L'Irlande, qui reste imprégnée d'une culture très catholique, a néanmoins gardé l'une des législations les plus restrictives en Europe concernant l'IVG, interdite par le 8e amendement inscrit dans la Constitution du pays depuis 1983 et que seul un référendum peut modifier.
En 2012, la loi avait évolué une première fois vers une exception en cas de risque mortel pour la mère, après que l'opinion se fut scandalisée du cas d'une jeune femme décédée à la suite du refus des médecins d'interrompre sa grossesse à problème.
Les principaux leaders politiques en faveur de la libéralisation
Leo Varadkar a précisé qu'il ferait campagne pour l'abrogation du 8e amendement malgré de nombreuses réserves sur la libéralisation de la loi affichées encore récemment. Une prise de position qui rejoint celle affichée depuis quelques temps par les leaders des principaux autres partis, qui se sont déclarés les uns après les autres en faveur d'une libéralisation de l'avortement.
Chaque année, des milliers de femmes se rendent à l'étranger pour obtenir une IVG, notamment au Royaume-Uni, ou commandent des pilules abortives sur Internet. Décrivant cette réalité comme "dangereuse, sans contrôle et illégale", Leo Varadkar a estimé que l'Irlande ne pouvait "continuer à exporter ses problèmes et à importer des solutions".
Selon le dernier sondage Ipsos/MRBI pour le quotidien Irish Times, publié vendredi, 56 % des personnes interrogées se disaient en faveur de la possibilité d'avoir accès à l'IVG jusqu'à 12 semaines de grossesse et 29 % contre.
Avec AFP