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Au menu de cette revue de presse française du lundi 22 janvier : l’appel des syndicats de surveillants de prison au "blocage total" des prisons en France, 140 patrons de multinationales invités par Emmanuel Macron à Versailles, les nationalistes corses à Matignon et les suites judiciaires de l’affaire Weinstein.

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À la Une de la presse française, ce matin, l’appel des syndicats de surveillants de prison au «blocage total» des 188 établissements de l’Hexagone, un mouvement reconductible «jusqu’à ce que le gouvernement entende (leurs) revendications».

Après une semaine de tensions marquée par les agressions de plusieurs surveillants, les syndicats disent que le mouvement ne s’arrêtera pas «si le gouvernement ne propose que des mesurettes», jugeant insuffisantes les propositions faites ce week-end par la ministre de la justice, Nicole Belloubet. D’après La Croix, le mouvement en cours attesterait du «ras-le-bol» d’une profession «en proie à des violences quotidiennes», d’une lassitude «légitime» face aux maux chroniques dont souffre le monde carcéral, à commencer par celui de la surpopulation. Un problème d’ailleurs à nouveau pointé du doigt jeudi dernier par le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, qui a épinglé la France pour «la gestion de ses prisons». La Croix rappelle que le taux d’occupation dépasse les 200% dans certaines maisons d’arrêt, notamment en région parisienne et dans le Sud-Est. Le journal relève en outre que «les alternatives à l’incarcération se sont certes développées ces dernières années», mais que la prison reste «la» peine de référence en France en raison, notamment, du durcissement du Code pénal, qui aurait instauré un recours accru à la détention provisoire et «la massification des comparutions immédiates».

À la une également : l’invitation d’Emmanuel Macron à 140 patrons de groupes étrangers, qui seront reçus au château de Versailles aujourd’hui. Le Figaro évoque une «opération séduction» orchestrée par le chef de l’État. On le voit, dans la photo choisie par le journal, devant l’une des grilles de ce même château de Versailles lors de la visite du président russe Vladimir Poutine, en mai dernier. Les Échos saluent « une initiative qui frappe joliment les esprits», dans la mesure où la réunion de Versailles ne serait pas seulement «une opération de communication réussie» mais confirmerait, «in concreto», «que la cote de notre pays s’améliore», «parce qu’il bouge enfin et se démarque de nos voisins en situation délicate». «Choose France» (choisissez la France) : «La simplicité du slogan de ce rendez-vous montre que le premier président à l’aise en anglais se donne les moyens pour que cela soit une réalité», s’émeut le journal. Un enthousiasme partagé par L’Opinion, satisfait de constater qu’ Emmanuel Macron «n’a pas l’entreprise honteuse», qu’il «assume l’évidence : pour créer des emplois, il faut attirer et conserver les investisseurs en France», quitte à ne pas «lésiner» sur les moyens «pour éblouir les grands dirigeants, leur déployant lui-même le tapis rouge à Versailles». «Elles sont loin, les 'pudeurs de gazelle' de son prédécesseur !», se réjouit le journal, tandis que le Huffington Post rappelle qu’après avoir courtisé les dirigeants des multinationales étrangères, Emmanuel Macron les retrouvera demain au sommet de Davos. D ’après le site, le «marathon» du président aurait pour but de «tenter de refaire de la France une place attractive aux yeux des investisseurs, quitte à se faire le porte-parole d'une mondialisation potentiellement heureuse honnie par ses adversaires politiques», mais dont Emanuel Macron chercherait au contraire à démontrer aux Français qu’elle «n’est pas uniquement un facteur de délocalisations».

Les 140 patrons invités à Versailles seront aussi reçus aujourd’hui à Matignon. Le Premier ministre a une journée chargée, puisqu’il doit également rencontrer les deux nouvelles têtes de l’exécutif corse, les nationalistes Jean-Guy Talamoni et Gilles Simeoni, qui s’est ouvert à Libération. Un entretien où il évoque le «bras de fer» qui se serait engagé avec l’État, notamment sur les dossiers de la coofficialité de la langue corse et du rapprochement des prisonniers. Des revendications face auxquelles Le Figaro recommande à Emmanuel Macron de «faire preuve d’une habileté infinie». «Un faux pas peut suffire à faire dégénérer la négociation», prévient le journal, qui estime que le gouvernement «doit pourtant rester ferme s’il ne veut pas se laisser entraîner dans une infernale surenchère». Surenchère qui aurait d’ailleurs déjà commencé, selon Le Figaro.

Un mot, pour terminer, de l’affaire Harvey Weinstein, le scandale à l’origine de l’émergence des mouvements «#metoo» et «#balancetonporc» en France. Accusé d’agressions sexuelles, de harcèlement et de viols par près d’une centaine de femmes depuis le mois d’octobre, l’ancien producteur n’est pour autant pas encore inquiété par la justice américaine, relève Libération. Le journal rapporte que plusieurs enquêtes sont en cours mais que «leurs issues sont incertaines», certains faits présumés tombant sous le coup de la prescription, d’autres pouvant aussi faire l’objet d’accords financiers, avec clause de confidentialité à la clé, ce que les Anglo-saxons appellent la «hush money» : l’argent contre le silence. C'est ce type d’accord qu'avait notamment conclu en 2011 l’ex-patron du FMI Dominique Strauss-Kahn, défendu d’ailleurs à l'époque par le même avocat qu’Harvey Weinstein aujourd'hui, Benjamin Brafman. Harvey Weinstein sera-t-il condamné un jour ? L’affaire, en tout cas, et la vague d’émotion qu’elle a suscitée, «semblent avoir remis en haut de la pile des priorités le sujet de l’égalité salariale entre hommes et femmes», notent Les Échos, qui rappelle que l’écart salarial entre les hommes et les femmes, à poste égal, s’établit toujours autour de 9% en France.

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