
Une vaste opération de déminage à Brest, terminée dimanche soir, a mis à jour un seul obus sur les 15 cibles potentielles détectées, alors que 16 000 habitants ont du être évacués autour du plateau des Capucins.
AFP - Une vaste opération de déminage menée dimanche à Brest a nécessité l'évacuation de 16.000 personnes pendant plus de 12 heures mais un seul obus a été mis au jour alors que 15 bombes potentielles avaient été préalablement recensées, a constaté un journaliste de l'AFP.
L'opération s'est achevée dimanche soir comme elle avait débuté à 7H00 du matin: par le mugissement des sirènes de la ville, annonçant vers 19H00 que les mesures de sécurité étaient levées et que les 16.000 habitants, soit environ un Brestois sur dix, pouvaient regagner leur domicile.
Prévenus de l'opération à la mi-juillet, de nombreux habitants avaient choisi de quitter maisons et appartements dès samedi, afin de passer la nuit chez des proches.
Mais plus de 700 d'entre eux ont trouvé refuge à la mairie, qui avait ouvert ses portes dès 6H00 du matin avec café, jus d'orange, gâteaux, journaux, télé, DVD et jeux pour les enfants.
Une partie du centre-ville se trouvant dans le périmètre de sécurité, les clients de plusieurs hôtels ont ainsi été privés de grasse matinée, le marché a été annulé et le principal multiplexe de cinéma fermé.
A 8H00, le périmètre de sécurité d'un rayon de 800m délimité autour du plateau des Capucins, un site militaire rétrocédé à la ville par la Marine, était totalement désert, gardé par près de 400 policiers, CRS et gendarmes.
Les démineurs n'ont mis au jour qu'un obus mais aucune bombe sur les 22 cibles traitées au total, contre 15 initialement programmées. Les 21 autres cibles -six supplémentaires ayant été découvertes dans la journée- se sont révélées être des déchets divers en ferraille (poutrelles, fûts, déchets métalliques).
"La simple présence d'un obus avec une charge explosive significative justifie l'opération", a déclaré à l'AFP le sous-préfet de Brest, Jean-Pierre Condemine.
"Qu'aurait-on dit si, comme c'était parfaitement probable, on avait retrouvé une bombe de forte puissance?", s'est interrogé le représentant de l'Etat. L'obus mis au jour est un engin de 5O kg doté d'une charge de 3 kg d'explosifs.
"Nous avons la conviction que ce que nous avons appliqué était la bonne méthodologie", a affirmé M. Condemine.
"Un seul obus retrouvé, ça peut sembler peu de choses (pour une telle opération). Mais à l'heure actuelle, il n'y a pas de solution pour savoir si l'objet détecté est une bombe ou une grosse pièce métallique", a expliqué à l'AFP Pascal Cavarec, responsable des opérations de dépollution pyrotechnique à Sita Remédiation France, une filiale de Suez Environnement spécialisée dans les dépollutions.
"Il y avait une mise en danger potentielle" des personnes amenées à exercer leur activité sur ce site et "la réglementation nous impose cette mise en sécurité du site pour pouvoir y travailler", a-t-il ajouté.
"Il y avait une mise en danger potentielle" des personnes amenées à exercer leur activité sur ce site et "la réglementation nous impose cette mise en sécurité du site pour pouvoir y travailler", a-t-il ajouté.
Environ 30.000 tonnes d'engins explosifs, dont 10% n'auraient pas explosé, ont été larguées sur la ville par les Alliés durant l'été 1944 pour en déloger les Allemands.
Les Brestois proches du plateau des Capucins n'en ont pas encore terminé. Une nouvelle opération de déminage est programmée à la mi-août pour neutraliser 83 obus potentiels. Mais cette fois, le périmètre de sécurité sera beaucoup plus restreint.