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Des femmes défendent la "liberté d'importuner" au nom de la liberté sexuelle

Au menu de cette revue de presse française, mercredi 10 janvier, la publication des premiers témoignages des tortures infligées dans le prisons contrôlées par le groupe Etat islamique à Raqqa, en Syrie. La fin de la visite d’Emmanuel Macron en Chine, et celle qu’il débute aujourd’hui à Rome. L’hommage à Mariama, tuée par son conjoint à la fin du mois de décembre, en banlieue parisienne. Et une tribune à contre-courant de l’affaire Weinstein.

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A la Une de la presse française, ce matin, la publication des premiers témoignages sur le régime de terreur qui a régné durant trois ans à Raqqa, l’ex-fief de l’organisation Etat islamique en Syrie.

Le groupe y avait notamment mis sur pied un «terrifiant système carcéral», d’après la Croix, qui livre plusieurs récits d’anciens prisonniers - une plongée «dans les geôles de Daech», où la torture aurait été pratiquée de façon quasi-systématique. A l’été 2014, Hussein a passé trois mois et 17 jours dans la prison de Tabqa, dans la banlieue de Raqqa, un lieu surnommé la «Tour de la mort», où cet homme de 39 ans dit avoir été torturé sans interruption durant les sept premiers jours. «La torture, dit-il, c’était pire que la mort». Il raconte avoir subi le «sabeh», qui veut dire «fantôme» en arabe, suspendu les mains et les pieds attachés dans le dos, battu jusqu’au sang. Mille fois, dit Hussein, il s’est vu mourir, avant de finir par avouer ce qu’on voulait lui faire dire, qu’il avait volé 190 euros à une femme. Le groupe lui aurait pris alors sa voiture, son argent, avant de le relâcher. Mais tous les prisonniers n’ont pas eu cette «chance», rappelle la Croix, qui cite Amer Matar, un jeune Syrien de 31 ans, qui a créé une page Facebook et Twitter pour recenser les disparus du groupe Etat islamique et qui accuse «les forces kurdes et la coalition qui ont libéré Raqqa» de n’avoir «rien à faire» de ces disparus – qu’il évalue à «au moins plusieurs milliers» de personnes.

De retour de Chine, Emmanuel Macron s’arrête aujourd’hui et demain à Rome, en Italie. Le but de cette visite serait, cette fois, de «réchauffer» une relation franco-italienne dégradée par la crise migratoire. L’Opinion évoque une question dont les partis populistes italiens espèrent tirer parti lors des élections générales du 4 mars prochain. A Palerme, à Catane et Sutera, en Sicile, la population serait pourtant loin de voir les migrants comme une menace, d’après Libération, qui raconte les efforts des habitants pour faciliter l’intégration de ces arrivants perçus comme une chance pour une île touchée de plein fouet par la désertification et le chômage. « Depuis que je suis maire (de Palerme) et que la mafia ne gouverne plus la ville, une chose extrêmement belle est arrivée: nous avons été envahis par les immigrés», s’enthousiasme Leoluca Orlando, le maire de la capitale sicilienne.

A noter également, l’hommage de l’Humanité à Mariama, une jeune femme défenestrée par son mari, dans la nuit du 29 au 30 décembre, en banlieue parisienne. «Après son meurtre, comment lutter contre les féminicides?», s’interroge le journal, qui rappelle que le nom de Mariama vient s’ajouter «au décompte macabre des féminicides commis en France où une femme meurt tous les trois jours sous les coups d’un homme» - des violences «qui n’épargnent aucun milieu, aucune génération, aucune nationalité, ni aucune religion». «Violences symboliques, violences physiques: il ne faut rien laisser passer», prévient l’Huma.

C’est dans ce contexte, et dans le sillage du scandale provoqué par l’affaire Harvey Weinstein, qu’un collectif de 100 femmes, dont les actrices Ingrid Caven et Catherine Deneuve, a publié hier dans le Monde une tribune affirmant son rejet d’un certain féminisme, supposé exprimer une «haine des hommes». Un texte dont les auteures disent défendre «une liberté d’importuner», indispensable, selon elles, à la «liberté sexuelle», menacée par un puritanisme 2.0 tous azimuts. Cette tribune à contre-courant a provoqué une «vague d’indignation», d’après le Figaro, qui cite les réactions, notamment, du collectif Osez le féminisme, qui rappelle qu’une femme sur six sera agressée ou violée au cours de sa vie, et juge ce texte «révoltant, à rebours de la prise de conscience actuelle», et celle de l’actrice Asia Argento, l’une des premières à avoir dénoncé publiquement Harvey Weinstein, qui a vilipendé la façon dont Catherine Deneuve et d’autres femmes françaises auraient «montré au monde entier à quel point leur misogynie intériorisée les aurait lobotomisées jusqu’au point de non-retour». Asia Argento a aussi interpellé la secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, qui lui a répondu «ne pas avoir connaissance d’un homme qui aurait été renvoyé pour avoir touché le genou d’une femme par inadvertance en France».

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