Un rassemblement de Kurdes s'est tenu, samedi, à Paris pour demander justice, après l'assassinat de trois militantes kurdes en 2013 dans la capitale française. Les manifestants ont dénoncé le silence et l'inertie des autorités.
Dans la nuit du 9 au 10 janvier 2013, les trois militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez étaient abattues dans le Xe arrondissement de Paris. Cinq ans plus tard, des milliers de Kurdes ont manifesté, samedi 6 janvier, dans la capitale française, pour réclamer "vérité" et "justice" après ce triple assassinat.
Aujourd'hui, nous sommes des dizaines de milliers à exiger la Justice au 5ème anniversaire de l'assassinat des militantes #Kurdes Sakine, Rojbîn et Leyla#JYSeraiPour pic.twitter.com/6o6tkrZYO1
Conseil Kurde-France (@codemkurde) 6 janvier 2018"Cinq ans de silence, cinq ans de déni de justice, cinq ans d'impunité", proclamait une banderole montrant les portraits souriants des trois militantes et portée en tête du cortège. La foule a scandé à plusieurs reprises "Erdogan, assassin !", au lendemain même de la rencontre à Paris entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et Emmanuel Macron.
Sur la scène de République, les portraits des 3 assassinées, celui du leader du PKK, encadrés par les couleurs du « Rojava ». pic.twitter.com/Ew9yGyj8NO
Guillaume Perrier (@Aufildubosphore) 6 janvier 2018Des manifestants venus de plusieurs pays, en particulier d'Allemagne, étaient présents. Ali Dogan, frère de Fidan Dogan, défilait également. Il a confié "n'avoir plus d'espoir" en la France sur ce dossier. "J'ai regardé la conférence de presse entre Erdogan et M. Macron hier, c'est triste que le président n'ait pas évoqué l'assassinat de ma soeur. [...] On a l'impression qu'on nous cache des choses et que la France n'a pas voulu divulguer des informations pour préserver ses intérêts".
Agit Polat, représentant du Conseil démocratique kurde en France (CDK) qui a organisé la manifestation, a notamment dénoncé le fait qu'aucune des familles des victimes "n'aient été reçues en cinq ans par les autorités françaises".
Un triple assassinat irrésolu
À la suite du meurtre en 2013, les enquêteurs français avaient pointé "l'implication" de membres des services secrets turcs, le MIT, dans ce triple assassinat sans désigner de commanditaires.
Des médias turcs avaient diffusé un document du MIT présenté comme un "ordre de mission" pour le Turc Omer Güney, seul suspect dans l'enquête, décédé fin 2016 en prison avant de comparaître. Le MIT avait officiellement démenti toute implication en janvier 2014.
Avec AFP