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Des chercheurs américains se servent de Google Street View pour deviner le vote des habitants

Dis moi où tu vis et quelle voiture tu possèdes, et je te dirai pour qui tu votes.

En passant en revue 50 millions d'images et de données de localisations trouvées sur Google Street View, des chercheurs américains de l'université de Stanford n'ont eu aucun mal à établir des prédictions claires sur les habitudes de vote des citoyens.

Grâce à une technologie avancée en matière d'intelligence artificielle, ils sont parvenus à étudier un large nombre de photos, jusqu'à en retirer des données, classées en typologie qui en dit long sur les revenus de chacun, leur orientation politique et leurs habitudes de consommation, comme l'explique un article du New York Times.

Les républicains roulent en pick-up, les démocrates préfèrent les berlines

C'est ainsi que l'on découvre que les républicains roulent plutôt en pick-up tandis que les démocrates ont une préférence pour les berlines. Les chercheurs ont analysé les données trouvées sur Google Street View et les ont recoupé avec d'autres chiffres, comme ceux de l'American Community Survey, l'équivalent américain de l'Insee. 

En traçant le nombre de berlines et de pick-ups qui circulent dans une ville donnée, les scientifiques ont réussi à prédire la tendance politique d'une ville. Parmi leurs conclusions, on apprend que Chicago est la ville américaine présentant la plus grande fracture sociale (un grand nombre de voitures de luxe côtoie des voitures bon marché). New York est la ville où l'on trouve le plus de voitures chères pendant qu'à San Francisco, on dénombre le plus de voitures étrangères.

Quid de la vie privée ?

Cette expérimentation est la preuve qu'avec de nouvelles technologies, on pourra bientôt analyser les images aussi facilement qu'on analyse des textes. Elle pose aussi la question de la protection de la vie privée. Si les photos trouvées sur Google Street View en disent tant à propos des citoyens, comment faire pour garantir leurs libertés individuelles ?

Le projet de Stanford se contente de faire des prédictions à propos de quartiers, pas à propos d'individus pris isolément. Mais l'enjeu de vie privée sur Google Street View est d'ores et déjà discuté dans un pays comme l'Allemagne. De son côté, Google affirme modérer l'accès à un grand nombre d'images et gérer cela au cas par cas.

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