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Manifestations en Iran : "Un cri persan"

Au menu de cette revue de presse française, mardi 2 janvier, le mouvement de contestation en Iran, les manifestations contre le maintien au pouvoir de Joseph Kabila en RD Congo, les vœux d'Emmanuel Macron et la possibilité d'une île...

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À la une de la presse française, ce mardi 2 janvier, le mouvement de contestation en Iran, qui a fait une dizaine de morts en cinq jours.

Libération évoque une contestation à "l’ampleur inédite depuis 2009", lorsque les Iraniens étaient descendus dans la rue pour protester contre la réélection de l'ex-président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad. Cette fois, le mouvement serait né de "revendications économiques" et aurait élargi ses critiques contre le régime – accusé par Libé d’avoir "oublié" les Iraniens, fatigués de "se serrer la ceinture pour assouvir la soif de conquête", notamment en Syrie, de leurs dirigeants. Cette "vague de colère va-t-elle grossir au point d’inquiéter, voire de balayer" le pouvoir en place   ? Le journal estime qu'"il est trop tôt pour le dire", mais que "tout est aujourd’hui possible", et qu'"on ne peut pas écarter (non plus) la possibilité que des forces internes au régime, liées aux plus conservateurs, aient cherché à déstabiliser l’actuel président réformateur, Hassan Rohani". D’où le mécontentement de Libération face à la façon dont Donald Trump se serait "empressé de souffler sur les braises en encourageant les manifestants". Libé, qui renvoie dos à dos l’Iran et l’Arabie saoudite – des deux puissances rivales "dans un même état de chamboulement interne".

Le mouvement de contestation iranien reste difficile à lire, pour le moment. D’après le chercheur Thierry Coville, toujours dans Libération, ce serait "paradoxalement (...) parce que l’économie iranienne se porte mieux que la colère s’exprime aujourd’hui". Selon lui, la situation économique se serait en réalité améliorée depuis l’arrivée de Rohani en 2013 et depuis l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien, qui permet au pays d’exporter librement son pétrole. Et ce serait justement pour cette raison, parce que les attentes des Iraniens sont très fortes depuis ce moment-là, que leur mécontentement se manifeste enfin. "Les Iraniens pensaient que tous leurs problèmes allaient être résolus. Huit mois après avoir reconduit Rohani au pouvoir, ils ont le sentiment que rien ne change", explique-t-il. "Les Iraniens n’ont pas reçu les dividendes qu’ils espéraient après l’accord sur le nucléaire de 2015", confirme le politologue Vincent Eiffling dans L'Opinion – qui évoque aussi que le problème du manque d’investissements étrangers liés, d’après lui, "au risque que l’administration américaine fait peser sur les banques susceptibles de prêter de l'argent" à l’Iran.

Mouvement de contestation également en République démocratique du Congo, où les manifestations de dimanche à Kinshasa ont fait plusieurs morts. La Croix, qui parle de huit morts et de "centaines d'arrestations", rappelle que cette répression a eu lieu en marge de manifestations catholiques, relayées par des laïcs, contre le maintien au pouvoir de Joseph Kabila, en place depuis 2001. Une mobilisation due au fait que c’est sous l’égide des évêques congolais qu’a été signé, il y a un an, un accord prévoyant des élections à la fin de 2017 pour organiser le départ de Kabila, dont le mandat a expiré fin 2016. Cet accord n’a finalement pas été appliqué, et aurait laissé à beaucoup "le sentiment d'avoir été manipulés". D’après La Croix, "les observateurs voient mal comment la situation pourrait évoluer sans une pression résolue de la communauté internationale".

La situation en Iran, au Congo, mais aussi en Corée du Nord, aux États-Unis et en Europe, font partie des "grands enjeux" de l’année 2018, d’après Le Figaro, qui revient en particulier sur les fractures politiques auxquelles l’Union européenne va se retrouver confrontée cette année   : "la révolte de l’Europe centrale contre Bruxelles, le Brexit avec un divorce à coucher sur le papier d’ici 2019, et le brûlant casse-tête de la Catalogne". Cette série de défis, Emmanuel Macron l’a résumée lors de ses vœux du 31 décembre, en déclarant que 2018 serait "une année décisive pour l’Europe". Une intervention dont Le Figaro a surtout retenu la déclaration du président aux Français   : "J’ai besoin de vous", saluée comme la manifestation d’un "volontarisme corrigé" et d’un "début d’humilité" salutaire. Libération est moins convaincu. "Fêtes ce que je dis, pas ce que je fais", ironise le journal, en critiquant la posture "compassionnelle" du chef de l’État, qui aurait tenté de se débarrasser de son image de "président des riches", sans toutefois préciser la façon dont il aurait décidé de se mettre au service des Français les "plus démunis".

Dans une tout autre veine "fêtes de fin d’année", le Huffington Post raconte l’initiative pour le moins originale de Néo-Zélandais qui ont décidé de célébrer les débuts de 2018 et de contourner l’interdiction qui leur était faite de boire sur une plage, en construisant leur propre petite île au large de ladite plage. D’après le Huffington Post, le petit îlot en question aurait survécu à la soirée du réveillon. On ne sait pas, en revanche, si les fêtards sont rentrés à la nage.

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