L'ancien footballeur George Weah a remporté la présidentielle au Liberia jeudi. Peu après l'annonce des résultats, son rival Joseph Boakai l'a appelé pour le féliciter et a officiellement reconnu sa défaite.
"Mon amour pour le pays est plus profond que mon désir d'être président. C'est pourquoi, il y a peu, j'ai appelé George Weah pour le féliciter en tant que vainqueur du scrutin présidentiel." C'est avec ces mots que Joseph Boakai, le vice-président sortant, a reconnu sans ambiguïté la victoire de son adversaire George Weah.
Les observateurs internationaux ont salué le déroulement pacifique et la bonne organisation générale de cette élection.
George Weah succédera à Ellen Johnson Sirleaf le mois prochain, ce qui constituera la première transition démocratique au Liberia depuis 1944.
"Je mesure l'importance et la responsabilité de la tâche immense que j'embrasse aujourd'hui. Le changement arrive", a t-il réagi sur Twitter après l'annonce de sa victoire.
L'ex-attaquant vedette du PSG et du Milan AC, âgé de 51 ans, a obtenu 61,5 % des suffrages lors du second tour, contre 38,5 % pour Joseph Boakai, a annoncé la Commission nationale des élections (NEC) après dépouillement de 98,1 % des bulletins de vote.
Les attentes sont "immenses"
Dès l'annonce de sa victoire, George Weah a salué ses partisans du balcon du QG de son parti, à la périphérie de Monrovia, des larmes coulant sur ses joues. Les rues du centre-ville résonnaient d'un concert de klaxons. Selon Mathias Hounkpè, chercheur pour le think tank Osiwa, interrogé par France 24, les attentes suscitées par l'élection de George Weah sont "immenses".
Né en 1966 dans le bidonville de Clara Town à Monrovia, George Weah est devenu dans les années 1990 l'un des plus grands footballeurs africains, le seul du continent à avoir obtenu le Ballon d'Or et le titre de meilleur joueur de l'année de la Fifa, tous deux décernés en 1995.
Il est adulé au Liberia, en particulier par les jeunes des quartiers défavorisés, mais son inexpérience politique malgré son mandat de sénateur et le flou qui entoure son programme inquiètent ses adversaires. Ceux-ci lui reprochent également d'avoir choisi comme colistière Jewel Howard-Taylor, ex-femme de Charles Taylor, ancien président et chef de guerre qui purge cinquante ans de prison en Grande-Bretagne pour crimes de guerre en Sierra Leone voisine.
Avec Reuters