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Les immolations par le feu sont fréquentes en Tunisie, sept ans après le début du printemps arabe. Pour les Tunisiens qui ne voient pas leurs conditions de vie s'améliorer, c'est un geste de désespoir.

Sept ans après l’immolation de Mohammed Bouazizi, point de départ de la révolution de 2011, la Tunisie a-t-elle pansé ses plaies ? Rien n’est moins sûr. Si les Tunisiens se sont débarrassés de Mohammed Ben Ali, l’économie reste fragile et le chômage touche encore 15 % de la population.

Face à cette situation, certains Tunisiens désespérés décident de s’immoler par le feu. Début décembre, une mère de cinq enfants qui avait récemment perdu ses aides sociales, alors qu’elle vivait dans une situation extrêmement précaire, a mis fin à ses jours de cette manière. "Pourquoi lui a-t-on retiré ses aides ? […] Nous n'avons rien, même pas de quoi manger", confie sa fille à France 24.

Dans ce drame, l’État tunisien admet qu’il y a eu des lenteurs dans la procédure, mais conteste qu’une faute ait été commise.

Depuis la révolution, les Tunisiens sont de plus en plus nombreux à mettre fin à leur jours en s'immolant par le feu. Pour Fatma Charfi, présidente du comité de lutte contre le suicide, ce geste contient une "dimension sacrificielle". "Pour le sujet qui souffre, c'est un moyen de mettre fin à ses souffrances […] Ce geste va être fait dans un lieu public, il va être médiatisé, c'est donc aussi un message", explique-t-elle.