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Deux ans après l'Accord de Paris, la France organise, mardi, le One Planet Summit. Son objectif : trouver des solutions nouvelles de financement pour lutter contre le réchauffement climatique.

Leader auto-proclamé de la lutte contre le réchauffement climatique depuis le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris, Emmanuel Macron est attendu au tournant. Le président français organise, mardi 12 décembre, conjointement avec l’ONU et la Banque mondiale, le One Planet Summit, visant à trouver de nouvelles formes de financement pour sauver la planète. Si l’opération de communication a parfaitement été menée depuis l’été dernier, il s’agit désormais d’obtenir des résultats concrets.

Une cinquantaine de chefs d'État et de gouvernement sont annoncés, comme le Mexicain Enrique Pena Nieto, la Britannique Theresa May ou encore le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres...

One Planet Summit : un sommet climat placé sous le signe de la finance verte

Mais les grands émetteurs de gaz à effet de serre seront, en revanche, représentés à moindre niveau, ministériel pour la Chine, l'Inde ou le Canada. Pour les États-Unis, ce sera un chargé d'ambassade. Des élus, entreprises, fondations viendront dire que "l'Amérique est toujours là", rassure l’Élysée. Sont aussi attendus de grands acteurs mondiaux de la finance publique et privée, des ONG et l'acteur américain Leonardo DiCaprio, militant écologiste.

Verdir la finance

Au programme de ce sommet : quatre forums de discussion dans la matinée – changer l’échelle de la finance pour l’action climat, verdir la finance en faveur d’une économie durable, accélérer l’action locale et régionale en faveur du climat, renforcer les politiques publiques pour la transition écologique et solidaire. Ils devraient aboutir dans l’après-midi à une restitution des débats et, surtout, à une douzaine d’annonces concrètes.

"De nouveaux engagements très concrets, de nouveaux projets, de nouvelles façons de travailler ensemble, seront présentés, assure-t-on à l’Élysée. Nous devons montrer que nous allons tenir nos engagements financiers, notamment vis-à-vis des pays les plus vulnérables, et réaliser ce que nous devons réaliser pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique."

"Arrêter de faire du cinéma sur le climat"

Problème : la déclaration finale du One Planet Summit n’aura aucun cadre contraignant pour les États. Les ONG impliquées sur le sujet, qui accusent depuis plusieurs semaines Emmanuel Macron de ne pas transformer ses discours en actes, restent circonspectes et prévoient de manifester place du Panthéon, mardi, pour demander aux bailleurs de cesser leur soutien aux projets d’infrastructures fossiles.

"Le message qui est important pour nous, à l'occasion de ce sommet du 12 décembre, c'est de clairement demander à notre gouvernement d'arrêter de faire du cinéma sur le climat", a déclaré, vendredi, Sarah Fayolle, de Greenpeace, lors d'une conférence de presse conjointe avec d’autres ONG.

Pour Lucile Dufour, du Réseau action climat, "ce sommet ne doit pas simplement être un affichage politique, il ne doit pas se résumer à faire un recyclage d'annonces, qui sont déjà insuffisantes pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris."

Les associations attendent du pays qu'il "cesse tout soutien public aux énergies du passé, que ce soit le gaz, le pétrole ou le charbon", qu'il "amplifie la justice climatique, en particulier envers les pays les plus pauvres" et qu'il joue "un rôle moteur au sein de l'Union européenne", a-t-elle précisé.

Il en va de la crédibilité d'Emmanuel Macron, a jugé Armelle Le Comte, d'Oxfam France, car le président français "a été actif depuis l'annonce de Donald Trump de retirer les États-Unis de l'Accord de Paris". "Il y a eu beaucoup de discours, maintenant il faut passer aux annonces concrètes."