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Vidéo : le cimentier Lafarge dans la tempête judiciaire

Trois de ses cadres sont mis en examen pour "financement d'entreprise terroriste", son président dénonce dans un entretien au Figaro des "erreurs inacceptables". Le groupe Lafarge traverse une phase difficile.

Le groupe Lafarge est dans la tourmente. Son président, Beat Hess, a condamné, dans une interview au Figaro, les méthodes utilisées en Syrie et qui valent aujourd’hui au cimentier de voir trois de ses cadres mis en examen. "L'accusation de financement de groupes terroristes, dont on sait les atrocités qu'ils commettent, est extrêmement grave, a estimé Beat Hess. Il y a eu des erreurs inacceptables que le groupe regrette et condamne. Il s'est sûrement retiré trop tard de Syrie, tout cela aurait dû être évité."

La justice soupçonne le groupe français, qui a fusionné en 2015 avec le Suisse Holcim, d'avoir transmis de l'argent à l’organisation État islamique contre l'obtention de laissez-passer pour ses employés de l’usine de Jalabiya, dans le nord de la Syrie. Il lui est aussi reproché de s'être approvisionné en pétrole auprès de l'EI, qui avait pris le contrôle de la majorité des réserves stratégiques du pays à partir de juin 2013. C’est en juin 2016 que le Monde et France 24 ont révélé les agissements de Lafarge.

Vidéo : le cimentier Lafarge dans la tempête judiciaire

"Lafarge avait construit une belle usine, la plus belle du Moyen Orient, qui produit énormément de ciment, un fleuron industriel. Face à une situation qui se dégrade rapidement, on essaie de rester au maximum pour maintenir l'activité", a tenté d’expliquer à France 24 Louis Bernard, spécialiste des questions de terrorisme et sécurité.

L'enquête en cours s'attache notamment à déterminer si Lafarge a tout mis en œuvre pour assurer la sécurité de ses employés syriens. Mais certains témoignages sont accablants pour le cimentier. "Lafarge exigeait que l'on aille à l'usine malgré tous les risques que l'on encourait", a ainsi confié Nidal Wahbi, ancien responsable des Ressources humaines.