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Face au Bayern Munich, le PSG veut remettre les pendules à l'heure

envoyé spécial France 24 à Munich (Allemagne). – Après une déconvenue inattendue sur le terrain de Strasbourg, le 2 décembre, le PSG n'est plus invaincu cette saison. Mais Neymar et ses coéquipiers, qui se déplacent au Bayern Munich, mardi, ne veulent pas laisser le doute s'installer.

À travers toute l'Europe, la nouvelle a fait l'effet d'une bombe. Samedi 2 décembre, sur la pelouse d'un modeste promu – le RC Strasbourg en l'occurrence – le PSG est tombé. Une défaite 2 à 1 totalement inattendue pour le leader du championnat de France, qui a rappelé au petit monde du football que le club parisien n'était pas invincible. Un message sans équivoque à quelques jours d'un Bayern Munich – PSG ô combien symbolique en Ligue des champions.

Véritable rouleau compresseur depuis le début de la saison – plus de trois buts par match en moyenne – les Parisiens ont fait de leur double confrontation avec le Bayern Munich le rendez-vous phare de leur fin d'année 2017. La première manche, au Parc des Princes, a très largement tourné en leur faveur (3-0), et rien n'indiquait jusqu'alors que ce ne soit pas également le cas à l'Allianz Arena. Sauf que depuis le revers des hommes d'Unai Emery à Strasbourg, ce PSG est "tombé de son nuage", comme se plaît à constater le quotidien espagnol Marca.

Paris raillé par la presse européenne

Et toute l'Europe a embrayé ces dernières heures. Si le Guardian (Royaume-Uni) évoque en toute sobriété un "choc" footballistique, pour le Corriere dello Sport (Italie), la performance de Strasbourg a surtout "mis à nu les fragilités d'une équipe dont l'ensemble de l'effectif doit encore progresser pour être réellement invincible".

En Allemagne, surtout, on se réjouit aussi d'avoir enfin aperçu les failles de ce PSG. Kicker évoque sans détours la "déconfiture" de "l'assemblage de stars de la capitale" française, tandis que Sport1 s'amuse qu'en France, "un promu ridiculise le leader".

Des failles à combler rapidement...

Ce n'est pas la première fois que ce PSG affiche un tel paradoxe. Brillants en Europe et lors des rencontres phares de la Ligue 1, les Parisiens sont souvent à la peine face aux petites cylindrées. Si la défaite face à Strasbourg a mis en lumière le phénomène, Paris ne peut pas se ranger uniquement derrière la théorie de l'accident de parcours. Face à Amiens (2-0, 1e journée) et Troyes (2-0, 15e journée), les joueurs de la capitale avaient déjà été bousculés sans toutefois perdre pied. Une décompression qui ne devrait pas se reproduire face au Bayern, mais qui a permis aux futurs adversaires du PSG de savoir un peu plus où appuyer pour faire mal à ce collectif.

Au sein du collectif mené par Unai Emery, les plaies sont multiples. Sur le pré, déjà, force est de constater que le côté gauche ne convainc pas. Titulaire depuis le début de la saison, Kurzawa n'a pas le rayonnement attendu et ne doit son salut qu'à l'envergure tout aussi mesurée de Berchiche, sa doublure au poste de latéral.

Dans le vestiaire, ensuite, les crispations sont de plus en plus lisibles. Le coach parisien, soucieux de parfaire les automatismes entre ses titulaires, a réduit le temps de jeu de ses doublures à peau de chagrin. Et si certains bons élèves "acceptent le choix du coach", selon la formule désormais consacrée, d'autres vivent la situation comme un véritable camouflet. C'est notamment le cas de l'Argentin Angel Di Maria, qui n'est clairement plus en odeur de sainteté et peine à retrouver son football d'antan.

… et un travail à finir

Alors, bien sûr, le PSG n'est pas au pied du mur. Même en cas de déconvenue face au Bayern, à Munich, mardi soir, il ne sera nullement question de tirer la sonnette d'alarme. Reste que les failles entrevues dans un système habituellement huilé ne peuvent être ignorées par le staff. Emery et ses hommes, au contraire, ont ici une opportunité de resserrer les boulons avant les joutes européennes printanières, objectif avoué du club et de son actionnaire QSI. Des matchs couperets que le PSG souhaitera sans aucun doute aborder dans la peau d'un "premier de groupe".

Mardi soir, les Parisiens sont confrontés à une équation toute simple : s'ils obtiennent un résultat plus favorable qu'une défaite 4 à 0, ils termineront devant le Bayern. Et si la soirée devait s'avérer cauchemardesque, nul doute qu'une débâcle à Munich aura un retentissement autrement plus important qu'un simple faux pas à Strasbourg.