
La principale milice kurde en Syrie a annoncé dimanche avoir repris le contrôle de toute la partie rurale de la province de Deir Ezzor. Il s’agissait de l'une des dernières poches de résistance du groupe État islamique située dans l’est de la Syrie.
Le "califat" auto-proclamé du groupe État islamique (EI) en Syrie est désormais réduit à peau de chagrin. La milice kurde YPG (Unités de mobilisation du peuple) a annoncé dimanche 3 décembre la fin de son combat contre l’EI dans la province de Deir Ezzor, assurant avoir repris la main sur l'une des dernières zones sous contrôle jihadiste.
"Les YPG (...) ont libéré la partie est de Deir Ezzor des mercenaires de l'EI", a indiqué la milice kurde dans un communiqué.
Autrefois, l'un des principaux fiefs de l'EI en Syrie, la province pétrolière de Deir Ezzor fait l’objet depuis l'été de deux offensives distinctes : l'une menée par les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes et appuyées par Washington, l'autre par l'armée syrienne et soutenue par la Russie.
La zone d'opérations des FDS, composée principalement des membres des Unités de protection du peuple kurde (YPG), était située à l'est de l'Euphrate, fleuve qui coupe la province de Deir Ezzor en deux. L'armée, elle, combat toujours la poignée de jihadistes à l'ouest du fleuve.
Des remerciements inattendus… à la Russie
D'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), il reste encore plusieurs villages sur la rive est comme sur la rive ouest du fleuve où l'EI est encore présent.
De manière inattendue, les YPG ont remercié non seulement la coalition internationale dirigée par Washington, mais également "les forces russes" pour leur "soutien aérien, logistique et leurs conseils sur le terrain", peut-on lire dans le communiqué. Une délégation russe menée par un général était même présente à la lecture du communiqué dans la ville de Deir Ezzor, selon l'agence kurde ANHA.
#YPG Spox. @Nurimahmud1, DeirEzzor Civilian Council spox. and #Russian military officials press brief regarding DeirEzZor liberation campaign. pic.twitter.com/vevd5rnDb4
Rojava Defense Units | YPG (@DefenseUnits) December 3, 2017Ces remerciements sont d'autant plus surprenants que les FDS assuraient encore récemment qu'il n'y avait aucune coordination avec le régime de Damas ou de Moscou.
Mais avec l'effondrement de l'EI en Syrie et en Irak, les Kurdes, qui ont été à la pointe de la lutte contre l'organisation jihadiste, se retrouvent dans une position vulnérable. Ils sont notamment considérés comme un groupe "terroriste" par Ankara, qui voit d'un mauvais œil l'autonomie acquise par cette minorité ethnique dans le nord syrien.
La Maison Blanche a récemment annoncé des "ajustements [concernant] le soutien militaire apporté à nos partenaires au sol en Syrie". La Turquie avait semé le doute en assurant avoir reçu des assurances de la Maison Blanche pour l'arrêt de la livraison d'armes aux combattants kurdes.
Après Deir Ezzor, les FDS ne combattent plus l'EI que dans une poignée de villages dans la province voisine de Hassaké (nord-est).