La coalition nationaliste a largement remporté le premier tour des élections territoriales en Corse dimanche, avec plus de 47 % des voix. Elle défend l'obtention d'un statut d'autonomie pour l'île d'ici trois ans.
Sans surprise, les nationalistes ont raflé la mise au premier tour des élections territoriales qui se tenaient en Corse, dimanche 3 décembre. Selon les résultats officiels définitifs communiqués par la préfecture de région, la coalition Pè a Corsica (Pour la Corse) a obtenu 47,36 % des voix. Celle-ci est composée des autonomistes de Gilles Simeoni et des indépendantistes de Jean-Guy Talamoni.
Président de l'exécutif sortant, Gilles Simeoni a exprimé "sa joie et son émotion" depuis Bastia, à l’issue d’un scrutin confortant l’ascension de Pè a Corsica, qui avait remporté 35,34 % des voix en 2015.
Je souhaite un statut d'#autonomie de plein droit et de plein exercice pour la #Corse et son peuple. https://t.co/o6snG39mDD pic.twitter.com/Vm0fcNL6Us
Gilles Simeoni (@Gilles_Simeoni) September 21, 2017L'accord de mandature entre le parti de Gilles Simeoni, Femu a Corsica (Faisons la Corse), et celui de Jean-Guy Talamoni, Corsica Libera (Corse libre), en écartant l'idée de l'indépendance, semble avoir rassuré l'électorat. La coalition vise l'obtention d'un véritable statut d'autonomie dans les trois ans et sa mise en œuvre effective dans les dix ans.
Au total, sept listes étaient en lice au premier tour du scrutin. Le second aura lieu dimanche 10 décembre.
Échec des Insoumis et du Front national
La droite régionaliste de Jean-Martin Mondoloni arrive en deuxième position avec 14,97 % des voix, suivie par la liste Les Républicains emmenée par Valérie Bozzi (12,77 %), puis celle de la République en Marche de Jean-Charles Orsucci, qui obtient 11,26 % des suffrages.
Au terme de cette campagne de premier tour, mes colistiers et moi-même souhaitons chaleureusement remercier celles et ceux qui, par leur accueil enthousiaste et leur adhésion massive ont contribué à imposer un nouvel horizon politique, seule alternative à l'aventure nationaliste pic.twitter.com/Nta2atKjEH
J M MONDOLONI (@jmmondo) December 1, 2017Bien qu’il ait quasiment doublé son score de 2015, le petit parti indépendantiste U Rinnovu, partisan d'une ligne nationaliste plus dure, n'obtient que 6,69 %. Une liste doit, pour se maintenir au second tour du scrutin, obtenir au moins 7 % des suffrages.
Soutenue par Pierre Laurent mais désavouée par le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, la liste commune PCF-Insoumis menée par Jacques Casamarta obtient pour sa part 5,68 % des suffrages. Le Front national ferme la marche avec 3,28 %.
En #Corse, le dégagisme c'est Simeoni. Bravo ! Macron sévèrement puni. Le FN ridiculisé. L'usurpation d'identité et la tambouille du PCF ont été durement sanctionnées. #territoriales2017
Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) December 3, 2017Participation en berne
La participation, à 52,17 %, est en net recul par rapport aux dernières élections territoriales de décembre 2015 (59,88 %). Quelque 234 000 Corses ont été appelés aux urnes pour choisir les 63 élus qui siègeront dans une nouvelle instance réunissant les deux conseils départementaux de l’île et la collectivité territoriale.
Les futurs élus de la Collectivité territoriale unique (CTU) remplaceront les 30 conseillers départementaux de Haute-Corse, les 22 de Corse-du-Sud et les 51 élus de la Collectivité territoriale de Corse. Ils n'auront qu'un mandat de trois ans et demi, jusqu'en 2021, date à laquelle les Corses revoteront, comme tous les Français, pour les élections régionales.
Avec AFP