Donald Trump a de nouveau nié toute collusion avec la Russie lors de sa campagne électorale. Il a également défendu son ex-conseiller Michael Flynn, tout en semblant admettre au passage qu'il savait que ce dernier avait menti au FBI.
L'enquête sur l'affaire russe continue d'empoisonner le mandat de Donald Trump au point de gâcher sa première victoire avec l'adoption de sa réforme de la fiscalité au Sénat. Samedi 2 décembre, le 45e président des États-Unis a de nouveau nié samedi toute "collusion" avec la Russie, mais a semblé admettre au passage qu'il savait que son ex-conseiller à la sécurité nationale, Michael Flynn, inculpé la veille, avait menti au FBI.
Michael Flynn a plaidé coupable d'avoir menti au FBI sur la teneur de ses échanges avec l'ambassadeur russe, durant la transition entre l'élection de Donald Trump et sa prise de fonctions à la Maison Blanche. Surtout, il a accepté de coopérer avec la justice, ce qui pourrait donner un nouveau coup d'accélérateur aux enquêteurs.
"J'ai dû limoger le général Flynn parce qu'il a menti au vice-président et au FBI. Il a plaidé coupable de ces mensonges. C'est triste parce que ses actions pendant la transition étaient légales. Il n'y avait rien à cacher !", a écrit le président américain sur Twitter.
I had to fire General Flynn because he lied to the Vice President and the FBI. He has pled guilty to those lies. It is a shame because his actions during the transition were lawful. There was nothing to hide!
Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 2 décembre 2017La formulation de son tweet a aussitôt été passée à la loupe par les connaisseurs du dossier : alors que seul le mensonge au vice-président Mike Pence avait été invoqué par la Maison Blanche pour limoger le conseiller à la sécurité nationale en février, Donald Trump laisse cette fois entendre qu'il était aussi au courant des mensonges au FBI.
Or, l'ex-patron du FBI, James Comey, évincé en mai par le président, a affirmé lors d'une audition parlementaire en juin que ce dernier lui avait personnellement demandé "d'abandonner" une enquête visant Michael Flynn. Le limogeage de James Comey nourrissait déjà depuis des mois des spéculations sur une éventuelle entrave présidentielle à la justice que ce nouveau tweet est venu alimenter.
"Êtes-vous en train d'admettre que vous saviez que Flynn avait menti au FBI quand vous avez demandé à Comey de laisser Flynn tranquille?????????", a interrogé, également sur Twitter, l'ex-directeur de l'éthique au sein de l'administration Walter Shaub.
...just couldn't resist commenting on Flynn.
Are you ADMITTING you knew Flynn had lied to the FBI when you asked Comey to back off Flynn??????????????????????????????????????????? https://t.co/HJWlUvC99F
Samedi matin, après avoir ostensiblement choisi d'ignorer ces nouveaux rebondissements, Donald Trump avait finalement réaffirmé qu'il n'y avait eu "aucune collusion" entre son équipe de campagne, lorsqu'il briguait la Maison Blanche, et la Russie de Vladimir Poutine. Il a assuré ne pas être inquiet de ce que Michael Flynn pourrait révéler aux enquêteurs fédéraux.
L'enquête du procureur spécial Robert Mueller sur l'ingérence de Moscou dans la présidentielle américaine de 2016 menace toutefois le 45e président des États-Unis. S'il parvenait à prouver une collusion avec la Russie ou une entrave à la justice, une procédure de destitution n'est pas exclue.
Avec AFP