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"Le président Sissi montre les muscles, mais encore?"

Au menu de cette revue de presse internationale, lundi 27 novembre, la démission du ministre pakistanais de la Justice, sous la pression des islamistes. La fermeté affichée du président égyptien après l’attaque de vendredi dans le nord du Sinaï. La visite du pape en Birmanie. Et le beau fair-play des Belges, défaits par la France en Coupe Davis.

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On commence cette revue de presse internationale au Pakistan, où le ministre de la Justice vient de démissionner pour «mettre fin à la situation de crise» et aux manifestations à-travers le pays.

L’annonce de cette démission fait la Une du site du journal Dawn, qui rapporte que le gouvernement pakistanais se dit prêt à libérer les manifestants emprisonnés, et à abandonner les charges contre eux. Le pouvoir semble donc se plier aux revendications des islamistes, qui protestent depuis trois semaines, notamment en bloquant le principal accès à la capitale, Islamabad pour exiger la démission, qu’ils viennent donc d’obtenir, du ministre de la Justice, poursuivi par leur vindicte pour avoir proposé un amendement à loi sur le blasphème. Une modification, dans laquelle les fondamentalistes voient une tentative d’infléchir la loi pour permettre aux Ahmadis, une secte persécutée de longue date au Pakistan, de prêter serment, en cas de candidature à des élections. Le site de la BBC évoque une situation qui n’est «pas sans précédent dans un pays où les autorités civiles élues selon la Constitution, ont vu plusieurs fois le tapis tiré sous leur pieds tous les deux ou quatre ans, soit via des scandales de corruption, utilisés pour démettre les gouvernements à-travers la justice, comme ce fut le cas du précédent Premier ministre Nawaz Sharif, soit via des mobilisations de foules endoctrinées, qui envahissent les centres urbains pour saper la légitimité de ces gouvernements, certains soupçonnant ces mouvements d’exister avec le soutien tacite de l’armée – qui nie, pour sa part, ces accusations».

Elle aussi sous la pression des islamistes, l’Egypte a connu vendredi le pire attentat de son histoire récente. Le bilan de l’attaque contre la mosquée de Bir Al-Abeb, dans le nord du Sinaï, fréquentée par les membres d’une confrérie soufie, un courant de l’islam, s’est encore alourdi à plus de 300 morts. Une attaque qui n’a toujours pas été revendiquée, et à laquelle le président al-Sissi a promis de répondre avec une «force brutale» - une promesse qui laisse néanmoins dubitatif The Guardian, qui affirme que l’histoire récente «prouve que la réponse militaire indiscriminée, je cite, ne fait que contribuer à l’escalade de la violence». «Le président Sissi montre les muscles, en bombardant les positions des auteurs présumés de l’attaque, mais si lui et ses généraux connaissaient leur localisation, que ne les ont-ils pas détruites plus tôt?», interpelle le journal, en affirmant qu’«il est probable que leurs cibles aient été choisies par hasard, et que d’autres nouvelles vies innocentes ont été saisies». «Ces actions, en retour, ne feront sans doute qu’exacerber le problème que l’Egypte a de longue date avec les insurgés islamistes», prévient le journal.

L’Egypte fait partie de la coalition antiterroriste de quarante pays musulmans à dominante sunnite, lancée il y a deux ans par l’Arabie saoudite, pour lutter contre les groupes extrémistes. Les ministres de la défense de ses pays membres se sont réunis hier pour la première fois à Riyad, autour du nouvel homme fort du royaume saoudien, le prince héritier Mohammed Ben Salman - à voir à la une du quotidien saoudien basé à Londres, Asharq Awsat, qui explique que les nations concernées ont décidé de prendre leur avenir en mains, et de lutter ensemble contre «le cancer du terrorisme», qui est présenté comme le problème numéro un, à régler en priorité, avant les problèmes économiques, politiques ou sociaux. Cette coalition, qui a pour commandant militaire un général pakistanais, et son quartier général à Riyad, ne comprend pas, en revanche, l’Iran, le grand rival chiite de l’Arabie saoudite, la Syrie et l’Irak, tandis que le Qatar, qui figure sur la liste officielle diffusée par l’agence de presse saoudienne, n’a pas pris part à la réunion, selon Le Monde.

Il est aussi beaucoup question du voyage du pape François en Birmanie, un déplacement qui s’annonce délicat, en pleine crise des Rohingya. Une crise que ne mentionne pas The Myanmar Times, qui accueille le souverain pontife à bras ouvert. «Bienvenue au pape», titre ce matin le quotidien birman, tandis que ses confrères du site Asia Times évoquent «une mission de paix risquée en Birmanie», au cours de laquelle le pape François doit rencontrer plusieurs officiels birmans et évoquer avec eux le sort de cette minorité musulmane persécutée et notamment la prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi, dont le manque d’empathie envers les Rohyngia est très critiqué sur le scène internationale. Le souverain pontife doit aussi donner mercredi une immense messe dans un stade de la capitale, Rangoun, pour les 700 000 catholiques de Birmanie, qui représentent un peu plus de 1 % de la population.

Tout autre chose, pour terminer, la victoire, hier soir, de l’équipe de France de tennis face à la Belgique, en finale de la Coupe Davis. On a évoqué la liesse de la presse française - mais je dois dire que le fair play belge est tout aussi remarquable. «La France a remporté le saladier d’argent après la défaite de Darcis face à Pouille », reconnaît Le Soir, « mais il n’y pas de raison que la Belgique ne soit pas à nouveau en finale de la Coupe Davis dans les prochaines années», espère sans amertume, visiblement, le quotidien belge. Très sport.

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