
Alors que les tensions vont crescendo entre l'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a qualifié le guide suprême iranien Ali Khamenei de "nouvel Hitler".
Sur Internet, c'est ce qu'on appelle un "point Godwin". Dans un entretien au New York Times, publié jeudi 23 novembre, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a qualifié le guide suprême iranien de "nouvel Hitler", alors que l'antagonisme entre l'Iran chiite et l'Arabie saoudite sunnite est plus vif que jamais depuis début novembre.
"Nous ne voulons pas que le nouvel Hitler en Iran reproduise au Moyen-Orient ce qui est arrivé en Europe", a déclaré Mohammed ben Salmane, au sujet de l'ayatollah Ali Khamenei.
Mohammed ben Salmane est "un dictateur"
L'Arabie saoudite et l'Iran, qui n'ont plus de liens diplomatiques depuis janvier 2016, sont à couteaux tirés sur plusieurs dossiers régionaux, notamment les conflits en Syrie et au Yémen, où ils soutiennent des camps opposés. Ces tensions entre les deux poids lourds du Moyen-Orient ont repris de plus belle début novembre après l'annonce de la démission du Premier ministre libanais Saad Hariri. Ce dernier affirmait craindre pour sa vie et mettait en cause le Hezbollah, milice chiite libanaise liée à Téhéran, et le régime iranien, les accusant de semer le chaos dans le monde arabe.
"Le comportement et les remarques immatures, imprévisibles et insensées du prince héritier saoudien ont pour conséquence que personne dans le monde n'accorde le moindre crédit à des remarques de ce genre lorsqu'elles sont de son fait", a réagi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, Bahram Ghassemi, dans un communiqué.
"Les erreurs dues à l'aventurisme du prince héritier saoudien – la dernière en date étant celle du scandale de l'ingérence [saoudienne] dans les affaires internes du Liban – ont été à l'origine de grands problèmes pour les alliés traditionnels de l'Arabie saoudite", a estimé Bahram Ghassemi, comparant le prince Mohammed à un "dictateur". "À présent qu'il a décidé de suivre la voie de célèbres dictateurs de la région, il devrait aussi réfléchir à ce qu'a été leur sort", a ajouté Bahram Qasemi.
Avec AFP