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"Le retour du "french flair""

Au menu de cette revue de presse française, jeudi 16 novembre, les ambitions environnementales affichées par Angela Merkel et Emmanuel Macron à la COP23. Le contrat record décroché par Airbus, et l’attribution du la coupe du monde de rugby 2023 à la France. La quatrième journée de mobilisation contre la loi Travail. Et la disparition de Françoise Héritier.

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Au menu de cette revue de presse française, les interventions, hier, d’Angela Merkel et Emmanuel Macron à la conférence sur le climat, qui se tient actuellement à Bonn, en Allemagne.

Le Monde relève que l’Allemagne et la France sont «les deux seuls pays européens, et les deux seuls membres des pays riches du G7, à avoir dépêché le chef de leur exécutif» à la COP23, la chancelière allemande insistant «sur les risques provoqués par le changement climatique et le besoin d’aider les pays du sud à s’y adopter», et annonçant l’ajout de 100 millions d’euros à l’aide aux pays vulnérables; le président français avertissant que «le seuil de l’irréversible a été franchi» en matière de dérèglement climatique, promettant que «l’Europe se substituera aux Américains», et que «la France sera au rendez-vous» pour le financement du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le GIEC, «sans toutefois préciser la répartition de cet effort européen», selon le Monde.

L’Allemagne et la France, qui vont bénéficier de la vente record, annoncée hier par Airbus. L e constructeur européen vient de signer la fourniture de 430 avions. Ca n’est sans doute pas une bonne nouvelle pour les émissions de C02, et la pollution de la planète, mais c’en est certainement une pour les affaires, puisque les Echos évoquent une «énorme commande», la plus grosse de l’histoire d’Airbus, pour un montant de près de 34 milliards d’euros.

Un bonheur n’arrivant jamais seul, la France vient de décrocher aussi l’organisation de la Coupe du monde 2023 de rugby - une nouvelle qui fait s’envoler l’Equipe, qui annonce «le retour du french flair», ce concept un peu flou, inventé par les Anglais pour qualifier le jeu des rugbymen français. Un mélange d’ingéniosité et de savoir-faire, qui saurait laisser la place à l’imprévu – un concept, qui dixit un certain Bernard Laporte, n’aurait «jamais existé», et serait en réalité invention des Anglais pour flatter sournoisement les Français. Le même Bernard Laporte, patron du rugby français, auquel le quotidien sportif tresse une couronne de lauriers, saluant «le travail intense de ses équipes». «Qui l’eût cru, il y a douze ans, quand la candidature pour les JO 2012 fut balayée par celle de Londres, provoquant une onde de choc profonde», se souvient l’Equipe. «La France, (qui a aussi décroché les JO2024) est désormais dans le camp des vainqueurs, et il faut sûrement voir dans l’origine de nos défaites passées les racines de nos succès actuels. La France n’est plus seulement la princesse des dossiers techniques, mais la reine des négociations secrètes». «Il convient de rendre hommage aux hommes qui les ont menées, Tony Estanguet hier et Bernard Laporte aujourd’hui. Ils ont su manœuvrer dans un univers longtemps dominé par les anglo-saxons». N’en jetez plus…

Le Parisien est totalement enthousiaste. «Entre la vente record d’Airbus et l’organisation du Mondial de rugby, voilà deux grandes nouvelles pour le pays», s’esbaudit le journal, qui s’est vraiment levé du bon pied. «Belle journée pour la France!», «est-ce le retour de la France qui gagne?», se prend à rêver le journal, qui ajoute que « les râleurs diront bien sûr qu’(Airbus) est européen avant d’être français, que les retombées économiques du Mondial de rugby sont encore incertaines, ou encore que ces deux nouvelles ne changeront pas la vie de la majorité des habitants du pays», mais «qu’importe». «On reproche plus souvent à la presse de ne parler que des trains qui arrivent en retard».

Une belle journée marquée aussi par une nouvelle mobilisation contre la réforme du Code du travail. La CGT, FO et Solidaires entendent dénoncer, pour la quatrième fois, la politique du gouvernement - une «politique libérale», selon eux, qui viserait à «accroître les inégalités au profit d'une minorité». L’Humanité accuse notamment les ordonnances du gouvernement de «sacrifier les salaires», alors que la France est la «championne d’Europe de la distribution de dividendes aux actionnaires». Le gouvernement serait pourtant «sur le point de remporter une importante victoire politique , selon le Figaro, qui affirme que «les opposants à la réforme du droit du travail peinent à mobiliser». Le journal évoque une «bataille (déjà) perdue» pour les syndicats, «neutralisés» par la stratégie de division d’Emmanuel Macron, tandis que l’Opinion ironise: «les manifs, ça eut payé»…

Un mot, pour terminer, de la disparition de l’anthropologue Françoise Héritier, une grande figure du féminisme. L’ancienne disciple de Claude Lévi-Strauss s’est éteinte dans la nuit de mardi à mercredi, à quelques heures de son 84ème anniversaire. L’Humanité salue la lutte contre la domination sexiste, d’une femme qui aura cherché toute sa vie «d’où vient l’universalité de l’infériorité des femmes». Quelques jours avant sa mort, Françoise Héritier était revenue sur l’ensemble de son parcours et de sa carrière dans un très bel entretien au Monde. «Depuis la nuit des temps, déclarait-elle, la domination masculine (existe), alors même que cette hiérarchie entre les sexes est une construction de l’esprit et ne correspond à aucune réalité biologique. La domination des hommes est partie du constat que seules les femmes pouvaient faire des enfants. Pour prolonger l’espèce, il fallait donc (aux hommes) des femmes à leur disposition». «On a si longtemps accepté que le corps des femmes appartenait aux hommes et que leur désir exigeait un assouvissement immédiat!», se révoltait-elle. «C’est se reconnaître inhumain que d’affirmer qu’on nourrit des pulsions incontrôlables. Et qu’on ne nous parle pas de désir bestial! Les bêtes ne violent pas leurs partenaires, sauf les canards, je crois. Et jamais ne les tuent».

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