![COP23 : Macron appelle les Européens à compenser le retrait américain COP23 : Macron appelle les Européens à compenser le retrait américain](/data/posts/2022/07/22/1658521956_COP23-Macron-appelle-les-Europeens-a-compenser-le-retrait-americain.jpg)
Devant le retrait américain des engagements climatiques, le président français, Emmanuel Macron, a appelé, l'Europe, mercredi, à compenser le manque de financements, précisant que la France serait "au rendez-vous".
"Je souhaite […] que l'Europe se substitue aux Américains et je veux vous dire que la France sera au rendez-vous", a indiqué mercredi 15 novembre le président français Emmanuel Macron, à la tribune de la COP23, à Bonn. Le Groupe d'experts du climat de l'ONU, chargé de produire une synthèse régulière des connaissances, "est aujourd'hui menacé par la décision des États-Unis de ne pas garantir les financements", a poursuivi le chef de l'État.
"Je souhaite que le maximum d'États européens puissent, à nos côtés, tous ensemble, compenser la perte de financements américains, mais je peux vous garantir qu'à partir de 2018, pas un centime ne manquera au GIEC pour fonctionner et continuer à éclairer nos décisions", a-t-il déclaré, applaudi par l'assemblée.
Réduction du charbon
Selon l'Union of concerned scientists, les États-Unis, qui ont toujours largement contribué à financer le GIEC, sont passés d'un financement de près de 2 millions de dollars en 2016 à zéro cette année (sur un budget total d'environ 5 millions).
Intervenue juste avant le président français, la chancelière allemande, Angela Merkel, a réaffirmé l'engagement de son pays dans la lutte contre le réchauffement, mais admis ses difficultés à résoudre la question du recours au charbon.
"Cette question joue un rôle central dans les pourparlers actuels sur la constitution d'un gouvernement (de coalition en Allemagne). (...) Il s'agit aussi de questions sociales et d'emplois, lorsque par exemple il est question de réduire le charbon", a-t-elle dit.
Après la COP23, la France organisera le 12 décembre, à Paris, un sommet climat, pour les deux ans de l'adoption de l'accord contre le réchauffement. Une centaine de chefs d'État et de gouvernement sont invités – mais "pour l'instant" pas Donald Trump, selon l'Élysée.
Une "transformation profonde de notre aide internationale"
L'idée est de "mettre en évidence les premiers résultats concrets (de la lutte climatique), et surtout mobiliser les financements publics et privés" nécessaires, de mettre en place "un plan de bataille concret et une liste des premières victoires", a dit le président français.
"Ce que je nous fixe comme objectif (...) est de montrer que les villes et le secteur privé américains sauront compenser la totalité de l'engagement américain, mais, au-delà, que l'ensemble des financements régionaux publics et privés que nous mobiliserons permettront de donner, en particulier aux États les plus vulnérables, une vraie feuille de route des financements" climatiques, a-t-il ajouté.
"Nous devrons aussi acter dans les prochains mois une transformation profonde de notre aide internationale afin d'aider à l'’adaptation’" des pays vulnérables au réchauffement (montée des eaux, tempêtes, sécheresses etc), a-t-il encore dit.
Les ONG environnementales françaises ont exprimé leur déception. "La France doit donner des gages concrets pour augmenter ses soutiens financiers pour l'adaptation des populations les plus vulnérables," a souligné le Réseau Action Climat. "Le président n'a pas fait d'annonce nouvelle pour accélérer la transition écologique de la France", ajoute la Fondation pour la nature et l'Homme.
Avec AFP