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Macron appelle à une "mobilisation nationale" pour les quartiers défavorisés

Emmanuel Macron s'est rendu mardi à Tourcoing pour lancer un appel à la "mobilisation nationale" visant à améliorer la politique économique et sociale des quartiers en difficulté.

Emmanuel Macron a lancé un appel national. Le président a réclamé, mardi 14 novembre, une "mobilisation nationale" pour les quartiers en difficulté, en affirmant que l'ensemble de sa politique économique et sociale était "bonne" pour les milieux défavorisés.

"Avoir une ville, une vie, belles, ce n'est pas un luxe, ça ne doit pas être réservé aux plus fortunés", a clamé à Tourcoing, près de Lille, le président de la République lors de son premier discours sur la politique de la Ville.

Il a reçu le soutien notable de l'ancien ministre de la Ville Jean-Louis Borloo, père de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru), qui s'est dit prêt à contribuer à la mise en place de ce plan.

LIVE (cette vidéo est diffusée en direct et sans montage).
Il faut une nouvelle méthode pour les quartiers. Laquelle ? Toutes les précisions dans mon discours. https://t.co/B1FTbgPiHu

  Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 14 novembre 2017

"Changer le visage de nos quartiers"

Macron a choisi un lieu emblématique du renouveau urbain dans les Hauts-de-France pour s'exprimer : la Plaine Images, une ancienne filature qui accueille, en zone franche, une centaine d'entreprises audiovisuelles et de jeux vidéos. "Je veux que le visage de nos quartiers ait changé d'ici la fin du quinquennat", a-t-il annoncé, en précisant qu'un "plan de mobilisation générale" serait établi d'ici à février 2018.

Seule cette "mobilisation de toute la nation" peut "répondre au défi immense", a-t-il affirmé. Elle doit donc "être celle du gouvernement, des collectivités territoriales, des associations, des entreprises, des intellectuels", mais aussi "des habitants", qui ne sont "pas des citoyens de seconde zone".

Critiqué pour ne pas s'être intéressé à la banlieue depuis son élection, le président a passé plusieurs heures à discuter avec des centaines d'habitants de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) lundi, puis du Nord, à Roubaix et Tourcoing. L'accueil y a été chaleureux. Mais le président a parfois été interpellé sur la baisse des emplois aidés et des financements. "Pensez à l'humain, les emplois aidés, c'est vital" pour les associations de quartier, lui a dit Yannick Kabuika, président du conseil de quartier de Bourgogne à Tourcoing.

Les emplois aidés : "Que ceux qui les défendent les prennent"

Il a tenté de le rassurer en expliquant que les emplois aidés seraient désormais maintenus au nombre de 200 000 et prioritairement dévolus aux quartiers populaires. "Toute la politique de l'emploi menée par le gouvernement est bonne pour les quartiers", a-t-il plaidé, en citant en particulier la priorité donnée au retour à l'emploi des chômeurs, bien plus nombreux parmi les personnes qui habitent dans les 1 514 quartiers les plus pauvres de France. "Il n'y a aucune politique sociale qui puisse tenir s'il n'y a pas une réussite économique qui la porte", a-t-il résumé.

Dans un contexte budgétaire tendu, le président a assuré que "personne ne perdra, dans les communes concernées par la politique de la Ville, le moindre crédit sur 2018".

La veille, la maire PS de Lille Martine Aubry s'était interrogée sur la venue du président : "Comment peut-on prononcer un discours sur la politique de la Ville quand on casse le logement social et les emplois aidés ?" Macron a vivement répondu à ces critiques sur la baisse du nombre de contrats aidés en lançant : "Que ceux qui les défendent les prennent ! Ils n'en voudraient pas pour eux-mêmes !"

Le président a en revanche pris soin de saluer le président LR des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, notamment pour son action en faveur de l'apprentissage, et Jean-Louis Borloo, se félicitant de voir l'ancien président de l'UDI, aujourd'hui retiré de la vie politique remettre "les gants" pour lui.

Avec AFP