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Syrie : l'EI reprend le bastion stratégique de Boukamal

L'organisation État islamique est parvenue à reprendre la ville syrienne de Boukamal, frontalière de l'Irak et ultime bastion urbain des jihadistes, quelques jours après sa perte au profit des forces pro-gouvernementales.

Les combattants de l'organisation État islamique (EI) ont repris ce week-end le contrôle de la ville syrienne de Boukamal, leur dernière place forte dans le pays. Les forces pro-gouvernementales qui l'avaient conquise en milieu de semaine dernière ont été prises au piège et contraintes à battre en retraite.

Selon des habitants et des observateurs, des combattants du Hezbollah libanais alliés à des combattantes chiites irakiens, qui disaient avoir repris la ville mercredi, ont été surpris par des jihadistes qui étaient restés en embuscade dans des tunnels creusés au coeur de Boukamal.

"Les forces du régime et les milices alliées sont maintenant à un ou deux kilomètres de la périphérie de la ville", a indiqué le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.

L'armée syrienne n'a pas fait état de la perte de Boukamal, mais le service de presse du Hezbollah a déclaré que des raids aériens intenses avaient visé des repaires de l'EI dans des zones rurales à l'ouest de la ville. Samedi, au moins 26 civils, dont neuf enfants, ont été tués dans des bombardements à l'artillerie du régime et des frappes russes sur deux camps de déplacés et des villages où se sont réfugiés de nombreux habitants de Boukamal, a indiqué l'OSDH.

"Pas de solution militaire"

Sur le plan diplomatique, le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine se sont accordés samedi pour dire qu'il n'y avait pas de "solution militaire" possible à la guerre qui déchire la Syrie depuis plus de six ans, une fois les jihadistes vaincus.

La déclaration commune des présidents américain et russe intervient alors que l'EI a perdu ces dernières semaines toutes les villes, à l'exception de Boukamal, qu'elle occupait en Syrie face au régime de Damas, soutenu par la Russie. Ce régime a aujourd'hui pu reprendre le contrôle de 52% du pays.

Avec AFP et Reuters