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Microsoft et Yahoo! s’allient pour contrer Google

Longtemps attendu, l’accord de partenariat sur la publicité et la recherche en ligne entre Microsoft et Yahoo! est devenu réalité. En ligne de mire: Google.

Enfin. Après 18 mois de tractations, Microsoft et Yahoo! ont réussi à conclure un partenariat pour tenter de contrer Google dans la recherche sur l'Internet. Selon cet accord, pendant 10 ans, les requêtes sur Yahoo! passeront par le moteur de recherche de Microsoft, Bing. Une sacrée montée en puissance pour ce dernier, puisque le site de Yahoo! est le deuxième plus visité après Google.

Selon les analystes, aux Etats-Unis, Bing captera 28 % des recherches contre 6,5 % actuellement. Pas de quoi inquiéter encore sérieusement Google qui caracole largement en tête avec plus de 70 % des requêtes sur l'Internet. Mais Steve Ballmer, le PDG de Microsoft, a tenu à saluer, après la signature de l’accord, la naissance d’un "ensemble suffisamment grand pour offrir une alternative viable aux publicitaires". En clair, la nouvelle bande à Ballmer espère enfin croquer une part conséquente du gâteau publicitaire en ligne. Et de commencer à planter un poignard en plein cœur de métier de Google, puisque plus de 96 % des revenus du géant de l'Internet proviennent de la publicité sur le Web.

Conséquences sociales

Yahoo!, de son côté, va s’occuper pour elle et son nouvel ami de vendre les publicités. Une bonne nouvelle pour Carol Bartz, la PDG du groupe, selon qui cet accord va générer 500 millions de dollars annuel de revenus pour sa société. Microsoft lui a garanti que, pour les cinq prochaines années, 88 % de l’argent qui rentrerait grâce à la publicité lui reviendrait. Ca va faire du bien au portefeuille de Yahoo!. Certes, en contrepartie, le géant de la Silicon Valley abandonne à Microsoft le créneau de la recherche sur l’Internet alors que jusqu’à présent Yahoo! était le deuxième moteur le plus populaire.

Yahoo! peut enfin se réjouir d’exister encore. Il y a 18 mois, le mastodonte Microsoft voulait tout simplement croquer son partenaire d’aujourd’hui. C’est Jerry Yang, le PDG de l’époque, qui avait opposé une fin de non-recevoir têtue mais définitive allant à l’encontre des actionnaires et du marché. Une intransigeance qui lui avait d’ailleurs coûté son poste.

Reste que tout n’est pas encore joué. L’accord doit être approuvé par les autorités de la concurrence. Microsoft et Yahoo! espère que ce sera chose faite début 2010. Une fois que les paillettes et l’euphorie de l’annonce seront passées, les deux sociétés vont également encore devoir regarder les conséquences sociales de leur accord. Steve Ballmer a d’ores et déjà expliqué après l’annonce de l’accord que "certains des ingénieurs de Yahoo! viendront travailler pour Microsoft". Son homologue chez Yahoo!, Carol Bartz, a expliqué de manière diplomatique qu’il y aura "quelques redondances dans les postes qu’il faudra examiner".