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La situation s'envenime au Yémen, théâtre de la rivalité Iran-Arabie saoudite

Les relations entre l'Arabie saoudite et l'Iran sont au plus mal. Riyad a durci son blocus sur le Yémen après un tir balistique des rebelles houthis, soutenus par Téhéran. Ceux-ci menacent de tirer de nouveaux missiles vers le territoire saoudien.

Au Yémen, les rebelles chiites houthis ont menacé, mardi 7 novembre, de riposter au durcissement du blocus imposé au pays par l'Arabie saoudite, par des tirs de missiles contre les aéroports et les ports saoudiens et émiratis, exacerbant la tension entre Riyad et Téhéran, soutien des Houthis.

Ces menaces font suite à une déclaration d'une rare violence du prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, qui a accusé le même jour l'Iran d'"agression directe" contre son pays après un tir de missile balistique par les rebelles houthis sur Riyad. "L'implication de l'Iran dans la fourniture de missiles aux Houthis est une agression militaire directe par le régime iranien et pourrait être considéré comme un acte de guerre contre le royaume", a martelé le prince.

Téhéran a rejeté l'accusation de "MBS" et les rebelles houthis ont affirmé n'avoir reçu aucun missile iranien. Dans un long communiqué, ces derniers disent avoir développé ces engins par leur propres moyens et ont menacé d'en tirer sur les "ports, les aéroports, les postes frontaliers et les installations vitales" en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis "pour empêcher le renforcement du blocus contre le peuple yéménite et (les mesures) visant à l'affamer et à l'humilier". Mercredi 8 novembre, le président iranien Hassan Rohani est allé jusqu’à conseiller à l'Arabie saoudite de se méfier de la "puissance" de l'Iran. " Des plus grands que vous n'ont rien pu faire contre le peuple iranien", a-t-il lancé.

Situation explosive

La situation est explosive depuis samedi 4 novembre et l'interception, au-dessus de la capitale saoudienne, d'un missile balistique tiré par les rebelles houthis soutenus – pour le moins politiquement – par l'Iran. Des débris de l'engin sont tombés dans le périmètre de l'aéroport international de Riyad. Lundi 6 novembre, la coalition menée par l'Arabie saoudite a indiqué qu'elle se réservait le droit de riposter "de manière appropriée et au moment opportun".

Depuis mars 2015, Riyad est à la tête d'une coalition de pays sunnites aidant les forces gouvernementales yéménites dans leur guerre contre les Houthis. Le conflit a fait plus de 8 650 morts et quelque 58 600 blessés, dont de nombreux civils, et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU, qui a dénoncé le renforcement du blocus. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a appelé dans un communiqué à garder ouverts les accès du pays pour permettre l'acheminement de "l'aide humanitaire vitale".

Avec AFP