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Deir Ezzor en Syrie et Al-Qaïm en Irak : les derniers bastions de l'EI continuent de tomber

L'armée syrienne a repris le contrôle total de Deir Ezzor, ville stratégique située près de la frontière irakienne. De son côté, l'armée irakienne s'est emparée de la localité d'Al-Qaïm.

Lentement mais sûrement, le recul territorial de l’organisation de l’État islamique continue de se vérifier. L'armée gouvernementale syrienne et ses alliés ont ainsi repris à l’EI le contrôle total de Deir Ezzor, la ville la plus importante de l'est de la Syrie, ont confirmé, vendredi 3 novembre, une source militaire syrienne et les médias d'État. La reprise de la ville avait été annoncée jeudi par l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) et le Hezbollah chiite libanais faisait état vendredi matin de bombardements sur le secteur d'Al Haouika, l'ultime quartier tenu par l'EI.

Deir Ezzor était importante pour l’EI, parce qu'elle est située près de la frontière irakienne, où le groupe jihadiste contrôlait également d'importants territoires. Avec l'avancée de l'armée syrienne vers l'Est ces derniers mois, l'État syrien et les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont pu reprendre le contrôle des gisements d'hydrocarbures.

"La ville de Deir Ezzor résume à elle-seule le conflit syrien car, depuis 2012, elle a changé de main, explique Wassim Nasr, journaliste spécialiste des réseaux jihadistes à France 24. Des parties de la ville ont été contrôlées par les rebelles, puis ils se sont battus entre eux, ensuite c’était le front al-Nosra qui contrôlait une partie, donc Al-Qaida… Avant que tout ce beau monde ne soit chassé de la ville par les jihadistes du groupe État islamique, sachant que l’armée syrienne continuait de tenir quelques quartiers et l’aéroport militaire. […] La ville de Deir Ezzor était complétement isolée depuis trois ans, elle était ravitaillée par des militaires ou par l’aviation russe qui parachutait des munitions et des vivres, car dans les parties loyalistes, comme dans les parties rebelles, puis jihadistes, il y avait des civils", poursuit-il.

Deir Ezzor en Syrie et Al-Qaïm en Irak : les derniers bastions de l'EI continuent de tomber

L'armée syrienne, appuyée par l'aviation russe et par des milices chiites iraniennes et le Hezbollah chiite libanais, est passée à l'offensive début septembre, brisant l'encerclement de l'enclave avant de progresser dans le reste de la ville.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par la coalition internationale contre l'EI menée par les États-Unis, ont lancé leur propre attaque contre l'EI dans la province, également en septembre. Ces forces avancent, elles, le long de la rive est du fleuve.

L'EI contrôle encore certaines parties de la province de Deir Ezzor, ainsi que des territoires de l'autre côté de la frontière, en Irak, où les forces irakiennes mènent elles aussi une offensive contre les jihadistes.

L'armée irakienne reprend Al-Qaïm

Les forces irakiennes ont ainsi fait leur entrée, vendredi, dans Al-Qaïm, gros bourg du désert au cœur du dernier bastion de l'EI en Irak, ont indiqué des commandants. Tôt le matin, l'artillerie et l'aviation irakiennes, ainsi que les avions de la coalition internationale anti-EI emmenée par les États-Unis, ont pilonné des positions jihadistes dans la localité, située à une dizaine de kilomètres de la Syrie.

Puis en fin de journée, le Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi a annoncé que l’armée irakienne avait totalement repris son contrôle. Ce dernier a salué, dans un communiqué, "la libération d'Al-Qaïm en un temps record".

Les forces gouvernementales et paramilitaires irakiennes ont lancé il y a une semaine la bataille pour la reprise de la région d'Al-Qaïm, où se trouvaient, selon la coalition, 1 500 jihadistes. Cette opération est présentée par la coalition anti-EI, emmenée par les États-Unis, comme le "dernier grand combat" contre le "califat" proclamé en 2014. Elle vise à étrangler l'EI dans son dernier carré, dans la moyenne vallée de l'Euphrate, de la province syrienne de Deir Ezzor jusqu'à Al-Qaïm.

"Le prochain objectif annoncé, c'est Boukamal, une ville frontalière avec l'Irak, indique Wassim Nasr. (...) On sait que les jihadistes exfiltrés de Raqqa, dont des Français, sont dans la région de Boukamal."

Avec AFP et Reuters