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Catalogne : le parti indépendantiste participera aux élections régionales convoquées par Rajoy

Le parti indépendantiste du président catalan destitué Carles Puigdemont a annoncé lundi qu'il participerait aux élections régionales convoquées le 21 décembre par le gouvernement espagnol.

"Le 21, nous irons aux urnes, nous irons avec conviction et nous sommes très attachés à ce que la société catalane puisse s'exprimer". Trois jours après la proclamation d'indépendance au Parlement catalan qui avait été suivie d'une prise de contrôle de la Catalogne par Madrid, le parti indépendantiste du président catalan destitué, Carles Puigdemont, a annoncé lundi 30 octobre qu'il participerait aux élections régionales convoquées le 21 décembre par le gouvernement espagnol.

Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy avait lui-même annoncé ces élections régionales, placées sous son contrôle. Il avait déchu de leurs fonctions le président de l'exécutif catalan et son équipe, et chargé la vice-présidente du gouvernement espagnol, Soraya Saenz de Santamaria, d'administrer la région.

Les ex-dirigeants catalans menacés de poursuites pour "rébellion"

Le procureur général de l'État espagnol a, d'ailleurs, annoncé lundi avoir requis des poursuites notamment pour "rébellion" contre les membres du gouvernement catalan destitués, accusés d'avoir provoqué la crise institutionnelle ayant mené à une déclaration d'indépendance. La "plainte contre les membres de l'exécutif catalan a été présentée" devant l'Audience nationale, à Madrid, et vise aussi des faits de "sédition, malversation et prévarication". Il appartiendra à ce tribunal chargé des dossiers les plus sensibles de décider si elle est recevable.

Le procureur estime que "les principaux responsables politiques de la Generalitat de Catalogne ont entraîné, avec leurs décisions et leurs agissements, une crise institutionnelle qui a débouché sur la déclaration unilatérale d'indépendance" du 27 octobre. Dans sa plainte, il demande qu'ils soient convoqués "de manière urgente" et qu'ils soient arrêtés s'ils ne se présentent pas.

Carles Puigdemont, qui était durant le week-end dans sa ville de Gérone, s'est rendu à Bruxelles avec plusieurs membres de son ancien gouvernement, a confirmé un haut responsable du Parti populaire (PP) au pouvoir à Madrid. Selon la chaîne de télévision La Sexta, il pourrait demander l'asile politique en Belgique, de même que cinq membres de l'ancien exécutif régional.

Carles Puigdemont a pris contact en Belgique avec un avocat, Me Paul Bekaert, expert des questions d'asile, ancien défenseur de Basques espagnols membres présumés d'ETA, a annoncé ce juriste. Interrogé par la télévision flamande VRT, Me Bekaert a toutefois assuré que "M. Puigdemont n'(était) pas en Belgique pour demander l'asile". "Sur ce plan rien n'a encore été décidé." L'avocat a souligné que ce "premier contact" visait à se préparer juridiquement à ce que sera l'attitude de Madrid à l'égard de son client. "Je lui ai parlé personnellement en Belgique. (...) J'ai eu un premier contact et il m'a formellement désigné comme son avocat", a poursuivi Me Bekaert.

Avec AFP et Reuters