C'était l'une des promesses de Barack Obama lors de sa campagne présidentielle. Mais la réforme de la santé doit encore être votée au Congrès et, pour convaincre, le président américain n'hésite pas à envoyer ses militants sur le terrain.
Jour de marché à Union Square, à New York. Mimi Kéo et Janie Heath ont leur pétition en main. Elles sont là pour recueillir des signatures pour la réforme de la santé, l'un des gands chantiers de Barack Obama.
Au lendemain de la victoire électorale de novembre, Barack Obama n’a pas dissous son impressionnante organisation de campagne. Les militants, les centaines de milliers de bénévoles sont toujours là, mobilisables d’un coup d’e-mail quand le président a besoin d’eux. Et c’est le cas en ce moment, avec l’intense bataille politique qu’il mène pour obtenir la réforme du système de santé.
"C’est la première fois que je fais ça. Je suis devenu une supporter d’Obama il y a longtemps et maintenant il a besoin de moi", explique Kéo, volontaire d’Organizing for Obama.
C’est le Congrès qui votera, ou pas, la réforme souhaitée par Obama. Il s’agit donc de convaincre les représentants et sénateurs que l’opinion est derrière le président américain.
Un système devenu beaucoup trop coûteux
La bataille ne se joue pas seulement sur les marchés. A la télévision, une multitude d’organisations, souvent opposées à la réforme, y vont de leurs spots. Ici c’est une patiente canadienne qui explique qu’elle a dû venir aux Etats-Unis pour faire soigner son cancer. En cause, les listes d’attente que le système public canadien produirait. En réalité, les études montrent qu’on n’attend pas plus longtemps au Canada qu’aux Etats-Unis, mais il y a 15 ans, c’est déjà le spectre d’une médecine contrôlée par l’Etat qui avait fait échouer la tentative de réforme de Bill Clinton.
Pourtant, cette fois, les forces en présence sont différentes. Les médecins, notamment, sont beaucoup moins opposés qu’ils ne l’étaient il y a quinze ans. Pour Robert Scher, ophtalmologue à Huntington, dans la banlieue new-yorkaise, le système actuel est devenu beaucoup trop coûteux : "J’ai deux employées simplement pour gérer les rapports avec les assurances, ce qui est de l’argent qui sort du système. Et ça c’est vrai pour pratiquement n’importe quel médecin aux Etats-Unis; il doit affronter cette bureaucratie tout le temps, la bureaucratie des assurances; il faut contrôler ça parce que ça coûte de l’argent."
Depuis l’échec de la réforme Clinton en 1994, les coûts des assurances privées ont été multipliés par deux ou trois aux Etats-Unis. C’est un argument de poids pour Barack Obama , mais la bataille est encore loin d’être gagnée. Et le président des États-Unis y joue gros.