La proposition du Kurdistan irakien de geler les résultats de son référendum d'indépendance s'est heurtée, jeudi, à une fin de non-recevoir de Bagdad et d'Ankara, qui rejettent les velléités indépendantistes kurdes.
À l’unisson. Ankara et Bagdad ont exigé, jeudi 26 octobre, l’annulation du référendum d'indépendance du Kurdistan irakien, opposant une fin de non-recevoir à la proposition des Kurdes d'en "geler les résultats".
"Nous accepterons uniquement l'annulation du référendum et le respect de la Constitution", a affirmé le Premier ministre irakien Haider al-Abadi, qui se trouve depuis jeudi en Iran, autre farouche opposant aux velléités indépendantistes du Kurdistan. "Sur la question du référendum, Téhéran se tient au côté du gouvernement central irakien depuis le début", a déclaré le premier vice-président iranien Eshagh Jahangiri, cité par l'agence officielle iranienne Irna.
"Insuffisant"
La Turquie a estimé, de son côté, que la proposition du Kurdistan irakien était "insuffisante" et appelé à "annuler" ce scrutin, à l’origine d’une crise régionale majeure.
"Le recul du [Kurdistan irakien] est un pas important mais c'est insuffisant. Ce qu'il faut, c'est annuler ce référendum", a insisté le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu, jeudi, lors d'une conférence de presse à Ankara. Haider al-Abadi a été reçu, mercredi, à Ankara par le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a critiqué à plusieurs reprises la démarche des dirigeants kurdes irakiens.
La tenue du référendum a réchauffé les relations jusque-là glaciales entre Ankara et Bagdad, et fortement tendu les rapports autrefois étroits entre la Turquie et le gouvernement régional du Kurdistan irakien (KRG).
Interrogé au sujet de la proposition de gel du référendum, le Premier ministre turc Binali Yildirim a déclaré : "Quelle que soit la décision du KRG, il est évident qu'elle ne produira pas les résultats permettant de réparer les dégâts causés".
Avec AFP