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Les heurts entre troupes irakiennes et kurdes font craindre un embrasement dans la région

Des combats opposent ces derniers jours les peshmerga aux forces irakiennes dans la région d'Altun Kupri, entre Erbil et Kirkouk. Un regain de tensions qui fait redouter un embrasement dans le nord de l'Irak, tout juste débarrassé de l'EI.

Les forces irakiennes ont repris, vendredi 20 octobre, aux peshmerga kurdes la dernière zone qu'ils contrôlaient dans la province disputée de Kirkouk, à 50 km d'Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, a indiqué un responsable de la sécurité.

Clashes between #Kurd-ish and #Iraq forces at Altun Kubri, north of #Kirkuk. After hints of de-escalation Thursday, Friday not starting well

  benwedeman (@bencnn) 20 octobre 2017

Heavy fighting now between #Kurd-ish and #Iraq-i troops. Heartbreaking actually. #Kirkuk. Mortars dropping now. pic.twitter.com/cYJNM0OcCf

  Nabih (@nabihbulos) 20 octobre 2017

La région d'Altun Kupri a été reprise par les forces irakiennes après d'intenses combats. Cette zone agricole est stratégique car située à équidistance entre les villes de Kirkouk et d'Erbil (50 km), à la limite entre les deux provinces. La première est placée selon la Constitution sous l'autorité de Bagdad et la seconde est le siège des autorités du Kurdistan irakien, qui bénéficie depuis 1991 d'une autonomie, élargie en 2005. C'est par cette zone que transitent les échanges commerciaux et touristiques entre le Kurdistan et le reste du territoire irakien.

Des affrontements avaient lieu également entre les peshmerga et les troupes irakiennes appuyées par les unités paramilitaires du Hachd al-Chaabi, alliés à l'armée, qui tentent d'avancer vers Sirawa, à 5 km au nord d'Altun Kupri.

En représailles au référendum d'autodétermination organisé le 25 septembre dans la région autonome, malgré l'interdiction de Bagdad, les troupes fédérales irakiennes et ses alliées ont évincé depuis dimanche les forces kurdes de la riche province pétrolière de Kirkouk (nord-est), des provinces de Ninive (nord) et de Diyala (est). Dans la très grande majorité des cas, il n'y avait pas eu de combats, les peshmerga s'étant retirés en vertu d'un accord de certains de leurs dirigeants avec Bagdad.

La rapidité avec laquelle les troupes irakiennes se sont imposées face aux combattants kurdes quelques jours après avoir chassé le groupe État islamique (EI) de la province de Kirkouk montre le changement radical du rapport de forces en Irak, affirment des experts. 

Pendant quatorze ans, face à une armée impuissante, humiliée lors de l'invasion du pays conduite par les États-Unis en 2003, les peshmerga ont systématiquement grignoté du terrain dans les zones que se disputaient Bagdad et Erbil.

Cette semaine pourtant, il n'aura fallu que 48 heures aux forces gouvernementales pour reprendre le terrain perdu sans quasiment rencontrer d'opposition.

Avec AFP et Reuters