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Danielle Darrieux, actrice légendaire du cinéma français, est morte

Légende du cinéma hexagonal, Danielle Darrieux est décédée à l'âge de 100 ans. De l'entre-deux-guerres aux années 2000, l'actrice aux 100 films avait tourné avec les plus grands réalisateurs français.

"Je ne vous aime pas, je ne vous aime pas, je ne vous aime pas…" La réplique demeure l'un des plus belles du cinéma français. Ces mots sont ceux de "Madame de…", aristocrate entêtée et endettée qu’interpréta Danielle Darrieux en 1953 dasn le film de Max Ophüls. L’actrice était alors au firmament du septième art hexagonal. La comédienne est décédée à Bois-le-Roy, dans l’Eure, ont annoncé des proches, jeudi 19 octobre, à plusieurs médias. Elle avait fêté ses 100 ans le 1er mai dernier.

Son état s'était "un peu dégradé récemment après une petite chute", a indiqué à l'AFP son compagnon Jacques Jenvrin.

"Je ne vous aime pas, je ne vous aime pas!"
(scène d'anthologie reprise par Bonello dans "Saint-Laurent") pic.twitter.com/fPlWS9HWTQ

  Claire Micallef (@chiaramica84) 19 octobre 2017

Actrice de légende, Danielle Darrieux avait tourné dans plus de 100 films et joué dans des dizaines de pièces de théâtre. Une carrière riche qui l’a amené à travailler avec ce que le Panthéon du cinéma compte de plus grands cinéastes réalisateurs.

Max Ophüls, Sacha Guitry, Julien Duvivier, Jacques Demy, Claude Sautet, ou, plus récemment, François Ozon l’ont dirigée. Mais c'est avec Henri Decoin, qui en avait fait son égérie, qu'elle a le plus collaboré. Parmi ses partenaires de jeu, on retrouve des noms tout aussi prestigieux, tels Jean Gabin, Gérard Philipe ou encore Vittorio de Sica.

Née le 1er mai 1917 à Bordeaux, Danielle Darrieux tourne à 14 ans son premier film, "Le Bal". Appréciée pour sa blondeur charmante et sa fraîcheur espiègle, elle joue dans des comédies avant d'aborder des rôles plus dramatiques et de triompher dans "Mayerling" aux côtés de Charles Boyer.

Parallèlement, elle mène dès 1932 une carrière internationale qui la conduira à Hollywood et à Broadway. À la Libération, sa réputation est quelque peu ternie par ses activités, durant l'Occupation, au sein du studio Continental, alors dirigé par les Allemands. L'atrice reprend néanmoins sa carrière et enchaîne les succès, dont  "Madame de..." (Max Ophüls), "L'affaire Cicéron" (Joseph Mankiewicz) ou encore "Marie-Octobre" (Julien Duvivier).

Danielle Darrieux performing "L'amour Toujours (Tonight for Sure)" in RICH, YOUNG & PRETTY (1951) dir. Norman Taurog #RIPDanielleDarrieux pic.twitter.com/1PXlCek6dj

  Dancer on Film (@DancerOnFilm) 19 octobre 2017

En lui donnant un rôle dans "Les Demoiselles de Rochefort" (1967), Jacques Demy relance la comédienne qui, à 50 ans, continue d'incarner des personnages de femme élégante et drôle. Sous la direction de Paul Vecchiali ou d'André Téchiné, l'actrice montre qu'elle n'a rien perdu de sa verve. En 2002, François Ozon la choisit pour "Huit femmes".

À partir de 1969, Danielle Darrieux commence à se produire au théâtre, interprétant Feydeau, Guitry ou Marcel Aymé. En 2003, seule en scène, elle crée "Oscar et la Dame rose" d'Éric-Emmanuel Schmitt, qui lui vaut un Molière. Sa dernière apparition sur les grands écrans date de 2010 pour "Pièce montée" de Denys Granier-Deferre.

Avec AFP