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Régulièrement critiqué pour son manque d'empathie, le président américain, Donald Trump est accusé, cette fois, d'avoir manqué de respect à la veuve d'un soldat mort au combat, lors d'un appel téléphonique.

Le président américain Donald Trump était empêtré, mercredi 18 octobre, dans une nouvelle polémique liée à son manque d’empathie. Cette fois, ce sont ses propos tenus à la veuve d’un soldat mort au combat qui suscitent la controverse.

Le sergent, La David T. Johnson, âgé de 25 ans, est tombé le 4 octobre dans une embuscade d'un groupe jihadiste au Niger. Sa dépouille est arrivée, mardi, à l'aéroport de Miami, en Floride. Alors qu'elle était en route pour accueillir son cercueil, son épouse, Myeshia Johnson, enceinte de leur troisième enfant, a reçu un appel de Donald Trump dans la voiture, selon Frederica Wilson, élue démocrate de Floride à la Chambre des représentants.

"Je n'ai pas entendu toute la conversation téléphonique mais je l'ai entendu dire : ‘Je suis sûr qu'il savait ce pour quoi il s'engageait, mais ça reste douloureux’", a affirmé la parlementaire sur CNN. "Cet homme est malade. Il a un cœur de pierre et ne ressent de pitié ou de sympathie pour personne. C'est une veuve en deuil", s'est-elle indignée.

"L'élue démocrate a complétement inventé ce que j'ai dit à l'épouse d'un soldat mort au combat (et j'ai la preuve). Triste !", a rétorqué Donald Trump sur Twitter. De quelle preuve parlait-il ? Dispose-t-il d'un enregistrement ? "Non", a répondu sa porte-parole Sarah Huckabee-Sanders, "mais il y avait plusieurs personnes dans la pièce".

Democrat Congresswoman totally fabricated what I said to the wife of a soldier who died in action (and I have proof). Sad!

  Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 18 octobre 2017

"Affligeant"

Tout en refusant de confirmer ou d'infirmer les mots exacts utilisés par le président, cette dernière a assuré que son appel avait été "très respectueux". Elle a aussi jugé "affligeant" qu'une élue cherche à politiser ce dossier, une accusation qui a été portée contre le président par nombre d'élus démocrates

La mère du sergent, Cowanda Jones-Johnson, a confirmé qu'elle avait mal vécu cet appel : "Le président Trump a bien manqué de respect à mon fils et ma fille, ainsi qu'à moi et mon mari", a-t-elle affirmé au Washington Post.

Le locataire de la Maison Blanche est souvent accusé de ne pas savoir trouver le ton juste lorsque les Américains sont confrontés à une épreuve douloureuse, comme lors du récent ouragan qui a dévasté Porto Rico. En ce qui concerne les familles des soldats tombés au combat, le président américain a affirmé faire son travail, contrairement à ses prédécesseurs : "Si vous regardez le président Obama et d'autres présidents, la plupart d'entre eux n'ont pas appelé".

Le Washington Post a interrogé les familles de 13 Américains tués au combat depuis son arrivée au pouvoir. Selon le quotidien, la moitié environ a reçu un appel du président, les autres n'ont jamais eu de signe de lui. L'un d'eux, Chris Baldridge, père de Dillon Baldridge, 22 ans, tué en juin en Afghanistan, a affirmé que Donald Trump lui avait proposé, à sa grande surprise, de lui donner 25 000 dollars de sa poche. Mais la somme n'a, selon lui, jamais été versée. "Le chèque a été envoyé", a cependant assuré Lindsay Walters, porte-parole de l'exécutif américain.

Avec AFP