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"Le parti communiste chinois, ce n'est pas ce que vous croyez"

Au menu de cette revue de presse internationale, mercredi 18 octobre, l'ouverture du 19e Congrès du Parti communiste chinois, la reprise de la ville de Raqqa par les Forces démocratiques syriennes, et la polémique, en France, sur la une des Inrockuptibles consacrée au chanteur Bertrand Cantat, condamné pour avoir tué son ancienne compagne, l'actrice Marie Trintignant.

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Au menu de cette revue de presse internationale, l’ouverture, ce mercredi matin en Chine, du 19e congrès du parti communiste (PCC), qui doit adouber Xi Jinping pour un deuxième mandat.

"Une étape majeure dans le progrès de la Chine", annonce pompeusement The Shangai Daily, qui précise que le parti va "définir le cap" des prochaines années – une tâche qui incombe aux délégués du PCC, présentés par le quotidien chinois comme des élus "aux hautes qualités idéologiques et politiques, au bon style de conduite, distingués par leur capacité à participer aux discussions politiques et par leurs performances professionnelles"... N’en jetez plus. Dans la même veine, The China Daily évoque les cinq années passées comme une période "extraordinaire" au cours desquelles la nation chinoise serait parvenue à mettre en œuvre une ouverture et des "réformes historiques", en particulier en matière de lutte contre la corruption. "Cet élan se poursuivra dans les années qui viennent", annonce le journal, où le dessin de Shi Yu montre la Chine sous les traits d’un haltérophile très costaud, au premier plan d’un paysage où l’on voit des tours s’élevant vers le ciel et un avion en train de décoller – que de symboles.

The Global Times s'adresse directement aux Occidentaux. Le quotidien chinois a entrepris de leur expliquer les subtilités de la politique chinoise. "L’Occident, explique The Global Times, est toujours un peu préoccupé par le parti communiste chinois et les Occidentaux en ont toujours une perception idéologique. Ce qu’il faut savoir, c’est que le PCC compte plus de 89 millions de membres, plus de personnes que la population allemande. Ce n’est pas un groupe d’intérêt épars qui tourne autour des élections, comme un parti occidental, mais la chair et le sang du mécanisme qui permet à la Chine de fonctionner." "Le PCC est très structuré, très discipliné et très porté sur l’unité, ce qui lui permet d’agir avec rapidité", poursuit le journal, qui espère qu’une "meilleure compréhension de ce que sont le PCC et la Chine" permettra une "meilleure communication" avec l’Occident. Pas sûr, néanmoins, que les Occidentaux l’entendent de cette oreille, eux, qui, à l’image de Forbes, se demandent de plus en plus ce qu’a encore de "communiste" le parti unique. Le magazine américain, qui salue la façon dont le PCC serait parvenu à combiner les principes très opposés du capitalisme et du communisme, explique pour sa part que si la Chine veut continuer à avancer, elle doit à présent mettre davantage l’accent sur l’initiative individuelle et développer une liberté économique qui nécessiterait un "régime pro-marché, nourri par un parti politique pré-marché" – autrement dit, un parti politique prêt à entrer dans le jeu de la concurrence, autrement dit encore, la fin du parti communiste.

En Syrie, les Forces démocratiques syriennes ont fêté mardi la reprise de Raqqa, l’ex-fief du groupe État islamique. La chute de la ville symbolise "la fin du 'pays' de Daech", annonce L’Orient-Le Jour , qui montre l’une des commandantes des FDS, Radja Felat, agitant le drapeau de l’alliance sur le rond-point d'Al-Naïm, un lieu emblématique, surnommé "le rond-point de l’enfer", de ce qui fut le fief des islamistes, où ils accrochaient les têtes coupées de leurs suppliciés. "Un symbole de la brutalité" de l’organisation, rappelle The National , le journal d'Abou Dhabi, auquel un jeune militant, opposé au groupe État islamique, a raconté ce qu’était cet endroit, avant les jihadistes : "Un lieu très joyeux, où il y avait un jardin où se rendaient les familles", non loin d’un autre parc, "où les gens avaient l’habitude d’aller pique-niquer et jouer au football". Affaf, une institutrice de 44 ans, qui a réussi à fuir la ville à la mi-septembre, a raconté quant à elle à Libération son soulagement d’être parvenue à s’échapper. " Depuis notre sortie de cet enfer, je réapprends la vie", dit-elle. "Et d’abord ses couleurs. Après quatre ans en noir de la tête aux pieds à Raqqa, je suis comme une enfant à qui on donne un ballon de baudruche. Les derniers mois, avec les raids et les combats, je ne sortais plus de la maison qu’un jour sur deux. Je faisais 200 mètres jusqu’à l’épicier du bout de la rue. Il n’y avait plus aucun produit frais depuis un mois, ne restaient que des boîtes de thon, du riz et des lentilles pour nous nourrir. Les jihadistes étaient devenus complètement paranoïaques. Ils accusaient n’importe qui de renseigner les Américains ou les Kurdes. On vivait reclus. Dehors, la mort était partout."

La presse étrangère revient aussi sur la polémique qui a éclaté, en France, après la publication d’un numéro des Inrockuptibles consacré au chanteur Bertrand Cantat, condamné pour avoir tué son ancienne compagne, l’actrice Marie Trintignant. Alors que le monde entier a les yeux rivés sur l’affaire Harvey Weinstein, de nombreuses voix se sont élevées contre la décision du magazine musical de mettre à l’honneur Bertrand Cantat, condamné pour les coups mortels qui ont entraîné la mort de Marie Trintignant en 2003. Le magazine féminin Elle a publié un édito, repris par The Guardian, rendant hommage à l’actrice, dont le visage "est devenu celui de toutes les femmes victimes de la violence des hommes. Le visage des 123 anonymes tuées par leur conjoint l’an dernier (dans l’Hexagone). Celui des 33 inconnues qui, chaque jour, dénoncent un viol en France, celui des femmes harcelées ou agressées – 216 000 plaintes déposées en 2016».

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