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En Afrique, les restrictions d'accès à Internet ont coûté plus de 200 millions d'euros en deux ans

Ces deux dernières années, plusieurs gouvernements africains ont coupé l'accès à Internet à leurs populations pour enrayer des manifestations. Une pratique antidémocratique et très coûteuse pour les pays.

Au début du mois de septembre, en pleine séquence électorale, le gouvernement du Togo coupait l’accès à Internet pour essayer de calmer les manifestations qui déferlaient sur le pays. Dès lors que la rue fait savoir son désaccord face à certains choix politiques, restreindre l’accès au Web est devenu une pratique courante en Afrique. Et cela a un coût : le continent aurait perdu 237 millions de dollars (201 millions d’euros) depuis 2015 à cause de ces coupures.

C’est le Collaboration on International ICT Policy for East and Southern Africa (Cipesa) – un organisme consultatif indépendant qui travaille sur l’accès à l’information et aux communications dans l'est et dans le sud du continent – qui avance ce chiffre important, calculé sur 236 jours de coupure d’Internet cumulées dans dix pays différents.

Dans leur rapport, intitulé "Economic Impact of Internet Disruptions in Sub-Saharan Africa", le Cipesa explique s’être appuyé sur les pertes réalisées par dix pays d’Afrique durant les coupures d’Internet.

Dans le résumé de ces travaux, on peut notamment voir que l’Éthiopie est le pays a avoir enregistré le plus de pertes (132,1 millions de dollars) durant 36 jours de coupure totale d’Internet et six jours de coupure des réseaux sociaux. De son côté, le Cameroun aurait perdu 38,8 millions de dollars durant 93 jours de restriction d’accès au Web, "dans la partie anglophone du pays". C’est d’ailleurs l’arrêt le plus long jamais enregistré.

Le Cipesa explique également que les pertes économiques dues à un arrêt momentané d’Internet s’étendent bien au-delà de la durée de la coupure. Ces pertes toucheraient à la fois la macro et la micro-économie d’un pays : les foyers comme les entreprises ressentent les effets d’une disruption des réseaux.

Ainsi, les experts de Cipesa affirment que chaque journée de black-out au Togo à coûté 243 507 dollars de pertes au pays. L’opposition togolaise a d’ailleurs appelé à continuer les manifestations, les 4 et 5 octobre prochains.

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