Au menu de cette revue de presse internationale, jeudi 21 septembre, les réactions de la presse nationale espagnole et catalane aux arrestations d’une douzaine de hauts responsables catalans, dans la foulée de l’interdiction du référendum d’autodétermination par la Cour constitutionnelle. Les troubles affaires de Lafarge en Syrie. Et le combat d’un homme, au nom des disparus de la guerre civile syrienne.
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On commence cette revue de presse internationale en Espagne, en Catalogne… où des milliers de personnes ont manifesté, hier, contre l’arrestation d’une douzaine de responsables catalans et l’interdiction du référendum d’autodétermination prévu le 1er octobre prochain.
La décision de Madrid de frapper un grand coup, provoque une onde de choc dans tout le pays. «La justice démonte l’organisation du référendum», titre El Pais – qui rappelle que la consultation interdite par la Cour constitutionnelle espagnole, et accuse le président de la région Catalogne, Carles Puidgemont, de «mensonges», notamment lorsqu’il présente les arrestations des membres de son entourage comme «une opération destinée à suspendre l’activité du gouvernement» catalan, qui dispose pourtant d’une «légitimité démocratique». «Faux», répond le journal, qui explique que seule la tenue du référendum est dans le collimateur des autorités espagnoles. L’analyse de la presse espagnole conservatrice est sans appel: «la démocratie vient d’être restaurée en Catalogne», applaudit ABC, tandis que La Razon salue «la fermeté de la démocratie», incarnée selon lui par le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy.
La presse catalane exprime, elle, son indignation. Si El Periodico évoque la Catalogne comme une région «au bord de l’abîme», en faisant part de son sentiment de «vertige» face à ce qui est en train de se produire, le journal Ara, drapeau du gouvernement catalan à la une, promet que «la société catalane va réagir avec fermeté et dignité pour défendre les institutions de Catalogne». «Il ne sera pas possible de faire taire la voix d’un peuple pacifique par la force», prévient le quotidien, tandis que ses confrères d’El Punt Avui condamnent «le coup d’Etat» de Madrid, en dénonçant une «offensive politique, judiciaire et gouvernementale sans précédent».
La Vanguardia appelle au calme. A la une du journal catalan, les manifestants descendus hier dans les rues de Barcelone, où des dizaines d’entre eux ont empêché les policiers de la Guardia Civil de sortir du siège la délégation des affaires économiques de la Generalitat, où ils avaient effectué des perquisitions, tandis que leurs collègues confisquaient près de 10 millions de bulletins de vote destinés au référendum du 1er octobre. «L’Etat espagnol et la Catalogne prennent des risques énormes en persistant dans leur logique d’affrontement», prévient le journal – qui met en garde contre la tentation de «laisser la politique aux mains des revendications émotionnelles de la rue», «face à ceux qui tentent d’humilier publiquement les institutions catalanes». «L’heure n’est pas à l’aventurisme», écrit La Vanguardia, qui demande à chacun de faire preuve de «sérénité», avec «l’ouverture immédiate d’un dialogue».
En Syrie, les activités du cimentier français Lafarge sont l’objet d’une enquête préliminaire, après une plainte du ministère des finances pour «relations financières illicites entre la France et la Syrie» . Le Monde dit avoir eu accès à cette enquête, qui porte sur la façon dont le groupe aurait tenté de préserver sa cimenterie de Jalabyia, à moins de 90 km de Raqqa, l’ex-fief auto-proclamé du groupe Etat islamique en Syrie pendant la guerre civile. D’après le journal, des responsables du groupe auraient reconnu le versement de sommes à l’organisation djihadiste, dans le but de maintenir coûte que coûte leur activité dans le pays et de conserver un «avantage stratégique» dans la perspective de sa reconstruction.
En Syrie, rappelle Le Figaro, des dizaines de milliers de personnes, arrêtées ou enlevées, sont toujours portées disparues. Le journal revient sur le combat mené par Mansour Omari, un ex-détenu politique aujourd’hui exilé en Europe, où il est devenu en quelque sorte le porte-parole de cette cause pour avoir fait sortir de prison des preuves de cette tragédie. Il raconte, comment privés de papier et de stylos, lui et ses codétenus se sont repliés sur des bouts de tissu, arrachés à de vieilles chemises, un petit os de poulet faisant office de plume. Comment ils ont résolu le problème de l’absence d’encre, après plusieurs essais infructueux. Un jour, raconte-t-il, «un membre de notre groupe s’est mis à faire couler le sang de ses gencives: nous avions trouvé la couleur de notre écriture!». En dix jours, Mansour récolte près de 80 noms. «On a scellé un pacte: le premier qui sortirait de prison informerait les parents des autres». Le 14 novembre 2012, au bout de neuf mois de détention, c’est Mansour qui est libéré le premier. Il est enfin relâché, les noms de ses compagnons dissimulés dans le col de sa chemise et les ourlets de ses manches.
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