Au menu de cette revue de presse française, mardi 12 septembre, la première journée de mobilisation contre la réforme du Code du travail, Emmanuel Macron droit dans ses bottes, parti, pendant ce temps-là, à la rencontre des victimes de Saint-Martin. Et un entretien avec Nicolas Hulot.
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A la Une de la presse française, ce matin, la mobilisation contre la loi travail, le premier test social grandeur nature pour le gouvernement.
«Le temps de la riposte», annonce l’Humanité, qui fait le «pari» qu’«il y aura aujourd’hui dans près de 200 villes de France des milliers de petits mots proclamant "je suis fainéant"» - en référence aux propos d’Emmanuel Macron, qui a déclaré qu’il ne cèderait «rien», ni aux «fainéants», ni aux «cyniques», ni aux «extrêmes». Le chef de l’Etat, dont la stratégie consisterait à «multiplier les annonces pour diluer la contestation contre la réforme du code du travail», selon Libération, qui évoque «une stratégie risquée pour désamorcer les premières grandes manifestations du quinquennat». Attention, prévient Libé, face aux réformes, «l’opinion peut se cabrer. On dira que c’est pour refuser (le changement). Mais c’est peut-être aussi pour récuser des sacrifices dont la nécessité lui échappe». Non, répond le Figaro, «la France ne (va pas devenir) une jungle sociale», et ceux qui prétendent le contraire profèrent des «balivernes», assène le journal. « N'en déplaise à la CGT et aux syndicats étudiants, le seul moyen de favoriser la création d'emplois, d'assurer un avenir aux jeunes, est de réformer - on n'ose dire flexibiliser - notre machine à produire du chômage». «Prétendre l'inverse, c'est tromper les Français».
D’après les Echos, une disposition de la loi travail fait l’unanimité contre elle. Alors que ni la CFDT, ni FO, ni la CGC n’appellent à défiler aujourd’hui avec la CGT, les quatre organisations sont néanmoins d’accord sur le fait que la réforme du code du travail serait «néfaste pour l’égalité hommes-femmes», dans la mesure où elle va renforcer la liberté des branches et des entreprises sur le calendrier et les thèmes de négociation – dont l’égalité professionnelle, qui pourrait «passer à la trappe». Le ministère du Travail, assure quant à lui que «l’obligation de négocier sur l’égalité professionnelle, notamment les mesures de suppression des écarts de rémunération, restera d’ordre public» - en renvoyant à la «version définitive» des ordonnances.
Critiqué pour sa sortie sur les «fainéants », opposés, selon lui, à ses réformes, Emmanuel Macron persiste et signe. Disant assumer «totalement» ses propos, le président a précisé hier qu’il visait «toutes celles et ceux qui pensent qu’on ne doit pas bouger en Europe et en France» - des propos que l’Opinion juge «plus proches de ceux tenus par Nicolas Sarkozy en 2009, lorsqu’il s’en prenait aux «rois fainéants» qui l’auraient précédé, que de ceux du général de Gaulle». Dans le dessin de Kak, on retrouve d’ailleurs, revêtu du t-shirt du PSG, son prédécesseur, en compagnie de François Hollande, casqué, en robe de chambre. «C’est bien gentil de donner le pouvoir à des techniciens», lance le premier. «Mais qui assure le spectacle?», demande le second. Que «cache le parler cash» du président? - Sa détermination à «transformer» le pays «malgré les blocages corporatistes», selon l’Opinion, qui explique que le chef de l’Etat a choisi de jouer «l’efficacité des techniciens contre la lâcheté des politiques». Il le martèle, Emmanuel Macron ne cèdera pas - «et c’est d’ailleurs loin de Paris, auprès des victimes d’Irma à Saint-Martin, que le chef de l’Etat suivra la première journée de mobilisation contre la loi travail», relève le Parisien.
L’île de Saint-Martin, où une grande partie des établissements scolaires ont été détruits. Alors que le premier ministre dit espérer une reprise des cours début novembre, le Monde a constaté l’étendue des dégâts. Au quartier de Grand-Cases, notamment, où «l’école est détruite, les fenêtres explosées, le toit envolé», sur les hauteurs de Marigot, où le collège de Concordia est tout aussi dévasté, les annexes soufflées. La porte avec son digicode, est restée seule debout, «comme un totem au milieu des décombres». Tout au nord de l’île, à Cul-de-Sac, la mer est entrée de plusieurs centaines de mètres dans les terres, démontant l’école. Le Monde évoque aussi l’émotion «forte» des enseignants, «partagés entre la volonté d’assurer une scolarité normale à leurs enfants, et la culpabilité devant ce qui peut ressembler à une fuite».
Après Irma, Nicolas Hulot rappelle dans le Parisien l’urgence de se mobiliser pour la planète. «Nous sommes condamnés à agir ensemble», déclare le ministre de la Transition écologique, qui revient également sur le manque d’anticipation reproché au gouvernement – selon lui, «pas une heure n’(aurait) été perdue» pour venir en aide aux victimes. «Le miracle n’existe pas», ajoute-t-il, en expliquant qu’«on ne peut pas évacuer des gens par milliers du jour au lendemain». «Je vous rappelle qu’on n’a qu’une seule planète», lui fait dire le dessinateur Ranson. «Sinon, je me serais fait nommer ministre sur une plus calme».
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