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Ouragans : "À St-Barthélemy et St-Martin, il n’y a pas eu de conception anti-cyclonique"

Alors que les secours sont à pied d’œuvre dans les Caraïbes après le passage d'Irma et le passage plus lointain que prévu de Jose, des experts appellent à revoir la conception des infrastructures pour mieux affronter les intempéries.

Saint-Martin et Saint-Barthélemy sont engagées dans une course contre la montre à l'approche de l'ouragan Jose, qui s'est finalement éloigné des Antilles samedi soir. Entre protéger et évacuer les deux îles déjà dévastées par le passage d'Irma, les secours se sont mis à pied d’œuvre samedi 9 septembre. Neuf sites ont, en outre, été ouverts à Saint-Martin pour abriter "1   600 personnes" pendant le passage de Jose, a annoncé la ministre des Outre-mer, Annick Girardin.

Ces abris sont destinés aux habitants "qui n'auraient pas d'hébergement ou ceux qui ont des hébergements trop fragiles, qui ont déjà été touchés par le cyclone Irma", a précisé Mme Girardin lors d'un point presse sur place. "Nous sommes là pour veiller à ce que tout le monde ait un abri samedi avant midi", heure locale (18h00 à Paris), a déclaré la ministre.

Au cours des dernières 48   heures, plus de 1   000 secouristes, militaires et renforts en tous genres sont arrivés à Saint-Martin. La ministre a annoncé une vague supplémentaire de renforts "dès lundi, pour nettoyer et pour passer à la reconstruction". Face aux pillages survenus sur l'île au cours des deux derniers jours, la gendarmerie sera présente "tant que ce sera nécessaire", a affirmé la ministre.

"Notre défi, c'est zéro mort"

Des précautions d’urgence qui montrent l’absence totale d’infrastructures prévues pour affronter ce genre d’intempéries. "Il faut construire les villes et les villages de manière à ce que l’on tienne compte du risque naturel, estime Badaoui Rouhban, expert en prévention des catastrophes et consultant à l’Unesco. Il faut être conscient du fait qu’il va y avoir des tempêtes, des ouragans, des tremblements de terre et des glissements de terrain. Et reconstruire en conséquence".

"Notre défi, c'est zéro mort pendant Jose", a déclaré une source de sécurité à l'AFP. "Après, on garde à l'esprit qu'on risque de retrouver des victimes d'Irma, qui n'ont pas encore été découvertes", a ajouté la source.

Les gens hystériques

Annick Girardin a rappelé les consignes pour les habitants demeurant chez eux : se réfugier dans une pièce centrale, de préférence dépourvue de fenêtre, "ne pas hésiter à se cloisonner dans la salle de bains et se mettre même dans la baignoire si nécessaire."

Il s’agit d’une nouvelle épreuve pour les habitants, déjà sous le choc et pas forcément informés. "Le manque d'informations rend les gens hystériques, tendus", a raconté à l'AFP Sandrine Reynal, assistante sociale à Saint-Barthélemy.

Avec AFP