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Les médecins généralistes au cœur du dispositif en France

Dès ce jeudi, les Français qui pensent avoir contracté la grippe A (H1N1) ne doivent plus contacter le Samu ou les urgences hospitalières mais leur médecin traitant, en raison du caractère bénin et limité de l'épidémie sur le territoire.

À partir de ce jeudi, les Français qui pensent être contaminés par le virus de la grippe A (H1N1) doivent consulter leur médecin traitant et non plus se rendre aux urgences les plus proches, l’épidémie étant relativement bénigne en France, affirment les autorités sanitaires.

"Nous sommes devant un virus qui a une forte capacité de transmission, mais qui reste d'une virulence modérée", a expliqué mercredi la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot.

Avec près de 800 cas probables ou confirmés dans le pays à ce jour, la France fait face à "une épidémie qui, globalement, ne présente aucune gravité et se développe de façon limitée sur le territoire", explique le Dr Françoise Weber, directrice générale de l'Institut de veille sanitaire (InVS).

Contacté par FRANCE 24, le Dr Martial Olivier-Koehret, président du syndicat de généralistes MG-France, rappelle que les patients atteints des symptômes de la grippe A ont déjà le réflexe de consulter leur médecin traitant. "Ce qui diffère, c’est que la disposition selon laquelle nous devions appeler le 15 [le numéro du Samu, NDLR] est levée. Il s'agit d'une mesure de bon sens, car cela inquiétait la population. Et il y avait de quoi : le Samu envoyait des gens habillés en cosmonautes chercher des malades qu'il isolait à l’hôpital !"

Si certains appréhendent une éventuelle épidémie susceptible de provoquer une augmentation importante du nombre de consultations, "les généralistes sont capables de s’adapter en cas d’affluence. Il suffira de travailler plus, on le fait déjà à chaque épidémie", poursuit le Dr Olivier-Koehret.

"Les généralistes s'adaptent à chaque épidémie"

Les autorités sanitaires recommandent par ailleurs aux médecins généralistes de prendre les mesures nécessaires pour prévenir au mieux la propagation du virus.

Ils doivent, notamment, organiser leurs cabinets ou leurs cliniques afin d'éviter que les patients grippés côtoient ceux non-grippés. Il s’agit, par exemple, d’aménager une seconde salle d’attente, ou bien de recevoir les patients qui présentent les symptômes de la grippe A à des heures réservées.

Le but de ce dispositif est de permettre aux hôpitaux et aux Samu de retrouver leur fonction première, à savoir : la réponse à l’urgence vitale. Ils continueront également de traiter les cas de grippe A les plus graves, ainsi que les enfants de moins de un an atteints par le virus, à qui le traitement sera prescrit par l’hôpital. À ce sujet, le Dr Martial Olivier-Koehret précise : "C’est uniquement parce que le sirop pour les moins de un an se trouve à la pharmacie hospitalière."

Les pharmacies doivent également distribuer gratuitement, dès ce jeudi, sur ordonnance, des masques chirurgicaux pour les malades, et des traitements anti-viraux, de type Tamiflu, s’ils sont jugés nécessaires par le médecin traitant.

Gilles Bonnefond, de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officines (Uspo) explique à FRANCE 24 que "le masque chirurgical sert avant tout à éviter les projections. Il est donc normal de le distribuer aux personnes infectées". Celui-ci rappelle par ailleurs que le nombre de masques disponibles est limité, et qu'"il serait donc anormal d'en stocker chez soi. C’est ce que l’on veut éviter, en ne les distribuant gratuitement, que sur ordonnance, aux personnes malades", ajoute-t-il.

Le niveau d'alerte 6 pourrait être déclenché à la rentrée

Roselyne Bachelot a toutefois évoqué l’éventualité d’un passage au niveau 6 du plan national de lutte contre la pandémie à la rentrée, "en fonction de [son] évolution […], à moins qu'elle ne connaisse une subite accélération dans le courant du mois d'août".

"Les stocks de réserves d'antiviraux, soit 33 millions de traitements, sont réservés au niveau 6 du plan", a également rappelé la ministre. Dans un tel cas de figure, les antiviraux seront délivrés gratuitement.

Pédiatres et généralistes devront prescrire les traitements anti-grippe au cas par cas.

En ce qui concerne le plan vaccinal en revanche, Roselyne Bachelot a déclaré qu'il n’était pas "finalisé", mais elle a cependant précisé que les professionnels de santé seraient les premiers vaccinés.

Le gouvernement a commandé 94 millions de vaccins auprès de trois laboratoires : Sanofi-Pasteur, GlaxoSmithKline (GSK) et Novartis. Selon la ministre de la Santé, ces derniers ont promis de les livrer "entre octobre et décembre, selon les cas".