Emmanuel Macron a reçu, lundi, à l'Élysée, Julio Borges et Freddy Guevara, président et vice-président de l'Assemblée nationale vénézuélienne et opposants à Nicolas Maduro, pour les assurer de son soutien dans la crise que traverse leur pays.
L'opposition vénézuélienne effectue une tournée européenne pour sensibiliser au conflit qui l'oppose à Nicolas Maduro. Lundi 4 septembre, première étape à Paris : Julio Borges et Freddy Guevara, respectivement président et vice-président de l'Assemblée nationale du Venezuela, étaient reçus par Emmanuel Macron pour évoquer la crise que traverse le pays depuis avril. Le président français les a assurés de son soutien.
"Nous avons parlé d'une crise, d'un drame qui va bien au-delà d'une question politique", a déclaré Julio Borges à la presse à l'issue de la rencontre avec le chef de l'État à l'Élysée. "Le Venezuela vit actuellement une tragédie humanitaire, les gens ne peuvent ni manger, ni exercer leurs droits, ni avoir une vie digne".
Une situation qui "a eu de l'impact auprès du président qui nous a demandé plusieurs fois ce qu'il pouvait faire pour soulager le Venezuela dans cette crise", a-t-il ajouté, précisant qu'Emmanuel Macron avait évoqué la possibilité d'envoyer sans délai de l'aide alimentaire.
Le Venezuela devient "un problème mondial"
Le Venezuela est secoué depuis début avril par un large mouvement de contestation du pouvoir socialiste en place. Élue en juillet à la demande du président Nicolas Maduro, l'Assemblée constituante s'est arrogé le pouvoir législatif détenu par l'Assemblée, où l'opposition est majoritaire.
Nicolas Maduro avait présenté l'élection de la Constituante, boycottée par l'opposition, comme le seul moyen de résoudre la crise politique qui agite le pays, après quatre mois d'une vague de contestation qui a fait plus de 125 morts.
"L'inquiétude vis-à-vis de la situation au Venezuela est impressionnante, il s'agissait auparavant d'un problème local, puis régional, et il s'agit désormais d'un problème mondial", a dit Julio Borges.
La France a qualifié le régime de Maduro de "dictature"
Joignant sa voix aux inquiétudes exprimées notamment par l'ONU sur la situation dans le pays, Emmanuel Macron a qualifié la semaine dernière le régime de Nicolas Maduro de "dictature". Des propos condamnés par le gouvernement vénézuélien qui a fustigé une "attaque contre les institutions vénézuéliennes" et une "obsession impérialiste permanente".
"Pour nous (les propos d'Emmanuel Macron, NDLR), c'est très important parce que ça montre qu'il a une vision claire de ce qu'il se passe dans le pays", a déclaré le président de l'Assemblée. "Le soutien des démocraties du monde et les manifestations des gens dans la rue sont deux forces qui vont faire que l'issue de la crise soit une issue démocratique dans le pays".

Lilian Tintori, à qui Emmanuel Macron a apporté son soutien ce week-end, n'était, elle, pas présente à l'Élysée. Cette militante des droits de l'Homme, dont le mari Leopoldo Lopez est assigné à résidence, avait déclaré sur Twitter avoir été empêchée de quitter le pays pour se joindre à la tournée européenne de l'opposition.
Avec Reuters