Après avoir refusé une bourse de 125 000 dollars de la part d'Uber, l'association Black Girls Code a reçu un soutien financier énorme de la part de la communauté tech, récoltant ainsi bien plus que la bourse offerte par l'entreprise de VTC.
Merci Uber, mais la cause féministe n'a pas besoin de toi pour s'élever et financer ses combats.
L'association Black Girls Code, qui promeut la présence de femmes noires dans la programmation informatique et forme des jeunes filles au code informatique, a réussi à lever 154 000 dollars de financement par elle-même, juste après avoir refusé une bourse de la part d'Uber d'un montant de 125 000 dollars.
L'organisation, qui voyait dans le geste du géant du VTC un "coup de communication", a reçu, suite à son refus, de nombreuses donations de la part de la communauté tech.
Un soutien grandissant du monde de la tech
Le mouvement a démarré samedi 26 août, quand la responsable de la communication et du design de l'appli Slack, Kristy Tillman, a tweeté une capture d'écran de la donation de 1 000 dollars qu'elle venait de faire à l'association Black Girls Code, encourageant d'autres à faire de même.
It only takes 124 more of us to mount up a grand for @BlackGirlsCode to get them to 125K
And I know enough of you can afford to do so…. pic.twitter.com/soQJF8EhgM
— Kristy T (@KristyT) 26 août 2017
"Il n'en faut que 124 de plus pour constituer une bourse de 125K pour Black Girls Code. Et je sais que vous êtes suffisamment nombreux à gagner assez pour le faire..."
Son appel a largement été entendu, puisque Black Girls Code a depuis reçu 154 000 dollars de donations via PayPal. Et ce n'est pas fini : "Nous recevons encore des informations sur des dons jumelés, des dons venant de fonds de donation, et même des transferts d'action", a précisé Kimberly Bryant, la PDG de Black Girls Code, à TechCrunch. Elle estime que la somme finale devrait atteindre 10 000 à 30 000 dollars de plus.
La PDG a remercié sur Twitter toute la communauté de Black Girls Code et la communauté tech pour la mobilisation et le soutien reçu.
Kimberly Bryant a expliqué sa décision de refuser la bourse. "J'ai compris qu'ils avaient le désir de se transformer", avait-elle confié à TechCrunch. "Mais leur passif et la nature 'politique' de leur manœuvre est troublante."
Dans le même temps, l'entreprise de VTC a accordé une bourse de 1,2 million de dollars à l'association Girls Who Code, qui promeut l'inclusion de femmes dans le monde de la tech. "Cela ressemble plus à un geste de communication qu'à une réelle envie d'agir pour le changement", analyse Kimberly Bryant. "Donc nous avons refusé leur offre."
Un refus de principe nécessaire
Ces derniers mois, Uber a effectivement été au centre de plusieurs scandales. Harcèlement sexuel, affaire d'escort girls, et sexisme font partie d'un lot bien plus larges de polémiques autour des méthodes de l'entreprise, qui ont conduit à la démission du PDG Travis Kalanick.
"Cela ressemble plus à un geste de communication qu'à une réelle envie d'agir pour le changement"
Pour rattraper le coup, Uber a lancé une enquête en interne sur les problèmes d'inégalités et de harcèlement sexuel et a publié un rapport de diversité en mars 2017 et s'est engagé à dépenser 3 millions de dollars sur 3 ans pour soutenir des initiatives pour les femmes dans le monde de la tech. Ce qui n'a pas empêché Black Girls Code de refuser leur bourse, qui semblait "insensible vis-à-vis d'un vrai besoin de changement, au vu de leurs propres décisions quant à l'inclusion et à l'égalité."
L'association veut utiliser cet argent pour continuer à financer son programme de formation des jeunes filles noires au code, comme elle le fait depuis sa création en 2011, par des hackatons, des ateliers et des camps estivaux.
What are you coding next? #SummerofCODE17 pic.twitter.com/WZHwxCOpoc
— BlackGirlsCode.Com (@BlackGirlsCode) 21 août 2017
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