Moins d'un an après la guerre russo-géorgienne, le vice-président américain, Joe Biden, est arrivé, ce jeudi, en Géorgie, où il tâchera de convaincre Tbilissi du soutien des États-Unis à la souveraineté de la Géorgie.
AFP - Après l'Ukraine, le vice-président américain, Joe Biden, est arrivé mercredi en Géorgie, une autre ex-république soviétique pro-occidentale, pour réaffirmer le soutien de Washington à Tbilissi, un an après le conflit armé russo-géorgien.
M. Biden devait dîner avec le président géorgien, Mikheïl Saakachvili. Il le rencontrera de nouveau jeudi pour des entretiens, avant de prononcer un discours devant le Parlement.
Une foule a salué le vice-président sur la route conduisant de l'aéroport à la capitale géorgienne, notamment sur l'avenue George W. Bush rebaptisée ainsi après la visite du précédent président américain en mai 2005.
Certains tenaient des drapeaux géorgiens et américains et des affiches où l'on pouvait lire : "Stop occupation", dans une allusion à la présence de forces armées russes dans la république séparatiste d'Ossétie du Sud, ou "Yes you can", en référence au slogan de campagne de Barack Obama ("Yes we can").
M. Biden devrait affirmer le soutien américain à la souveraineté de la Géorgie et à son aspiration euratlantique, comme il l'a déjà fait pour l'Ukraine.
Ces deux voisins de la Russie ont des rapports difficiles avec Moscou, qui voit d'un très mauvais oeil les Etats-Unis et l'Alliance atlantique prendre pied dans son ancien pré carré.
Les tensions ont culminé lors de la guerre d'août 2008 entre la Russie et la Géorgie pour le contrôle de l'Ossétie du Sud, territoire qui a proclamé son indépendance de la Géorgie au début des années 1990.
Moscou a reconnu depuis l'indépendance de l'Ossétie et d'une autre région séparatiste de Géorgie, l'Abkhazie, et signé des accords avec ces deux entités pour y installer des bases militaires russes.
Les espoirs d'adhésion de la Géorgie à l'Otan se sont depuis enlisés. M. Saakachivili a concédé lundi dans le Wall Street Journal qu'ils étaient "presque morts".
Il est lui même très contesté pour sa gestion de la guerre. L'opposition réclame d'une manifestion à l'autre son départ. M. Biden doit rencontrer aussi ses principaux représentants jeudi.
Sa tournée intervient deux semaines après une visite du président Barack Obama en Russie destinée à redémarrer des relations bilatérales qui s'étaient fortement détériorées sous son prédécesseur.
Après avoir assuré que le rapprochement avec Moscou ne se ferait pas au dépens de l'Ukraine, M. Biden a appelé mercredi Kiev à réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie, clé, selon lui, de sa liberté politique et économique.
"Votre liberté économique dépend plus (...) de votre liberté énergétique que de tout autre facteur", a déclaré M. Biden dans un discours à Kiev.
L'Ukraine importe la majeure partie de ses besoins énergétiques de Russie, mais les différends entre les deux pays sont fréquents, affectant régulièrement, par ricochet, l'approvisionnement gazier de l'Europe.
"L'Ukraine dispose de réserves énergétiques abondantes et une réforme du secteur énergétique devrait réduire votre dépendance à l'égard des fournisseurs étrangers", a relevé le vice-président, dans une allusion claire à la Russie.
M. Biden a par ailleurs critiqué le président ukrainien Viktor Iouchtchenko et son Premier ministre Ioulia Timochenko, portés au pouvoir par la Révolution orange, un soulèvement populaire pro-occidental, et devenus depuis ennemis jurés.
"Pourquoi le gouvernement ne fait-il pas preuve de la même maturité politique que son peuple ?", a-t-il lancé, en déplorant des "postures politiques" contreproductives.