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Donald Trump a annoncé, contrairement à une promesse de campagne, qu’il comptait renforcer les effectifs de l'armée en Afghanistan. Selon un média américain, pour le convaincre, un conseiller lui a montré une photo de Kaboul de 1972.

Dans un discours prononcé lundi 21 août depuis la base de Fort Myer, au sud-ouest de Washington, Donald Trump s’est déclaré favorable à l’envoi de soldats américains supplémentaires en Afghanistan. Le contingent pourrait être renforcé de 3 900 militaires.

Une déclaration qui vient contredire la promesse de campagne de Donald Trump de quitter l'Afghanistan, où l'armée américaine est engagée depuis 2001.

Selon Le Washington Post, le président s’est laissé convaincre par ses conseillers d'une manière surprenante. Le quotidien rapporte que le général McMaster, conseiller de Donald Trump à la Sécurité nationale, a montré une photographie en noir et blanc de Kaboul au début des années 1970 sur laquelle des jeunes femmes portent des mini-jupes.

"Il a montré à Trump une photo en noir et blanc datant de 1972, sur laquelle se trouvent des femmes afghanes en mini-jupe, marchant dans Kaboul, pour lui montrer que les normes occidentales existaient alors et pourraient faire leur retour", affirme le quotidien.

Peut-on vraiment faire un lien entre l'émotion et la prise de décision du président américain ? "Si cette anecdote est vraie, elle est à rapprocher de la décision de Donald Trump de frapper le régime syrien après avoir vu les images de l’attaque chimique [du village de Khan Cheikhoun en avril dernier NDLR]", analyse Corentin Sellin, agrégé d'histoire, spécialiste de la politique américaine et auteur de "Trump : candidat des pauvres, président des riches ?", interrogé par France 24.

"Donald Trump réagit à l’émotion"

Selon le spécialiste, contrairement à son prédécesseur, Donald Trump réagit de manière très émotionnelle : "Avec Barack Obama, pendant huit ans, on s’était habitués à quelqu’un d’extrêmement cérébral […] Avec Trump on a quelqu’un qui réagit à l’émotion, à l’image. Il est très axé sur le visuel".

La décision du président américain ne doit cependant pas être réduite à cette seule photo, reprise par de nombreux médias. "Il ne faut pas trop le caricaturer non plus", tempère Corentin Sellin. L'agrégé d'histoire estime, en effet, que Donald Trump tente de rester fidèle à sa volonté affichée pendant sa campagne "de combattre aux noms des intérêts américains uniquement".

Cependant, annoncer un renforcement des troupes américaines obligeait le président à revenir sur une autre de ses promesses de campagne : celle de quitter le pays au plus vite.

Conscient de cette contradiction, Donald Trump avait d'ailleurs souligné, en introduction de son discours, que son annonce ne correspondait pas à ce qu’il avait pu affirmer ces dernières années. "Mon instinct initial était de se retirer [...] mais les décisions sont très différentes lorsque vous êtes dans le Bureau ovale", avait-t-il déclaré.